BERGMAN ISLAND

Un couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’ile suédoise de Faro, où vécut et travailla Ingmar Bergman. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’ile, la frontière entre fiction et réalité se brouille…

Réalisatrice de l’Avenir, Mia Hansen Love fait des films sans effets de manches, assez touchants et toujours empreints d’une subtilité appréciable. Elle compose ainsi ce nouveau long métrage sur un ton doux amer, construisant son script autour de la création artistique d’un couple, tous deux fans et admiratifs du grand cinéaste suédois Ingmar Bergman. Voulant indirectement s’inspirer de leur modèle ou du moins nourrir leur imaginaire, ils se rendent sur l’ile sur laquelle l’auteur de Persona a puisé la majeure partie de son oeuvre. L’histoire s’articule entre leur propre rapport amoureux et leur manière de travailler, mélangeant ainsi la réalité et la fiction, dans un premier temps de façon assez douce et délicate. La sensibilité ressortant également de cet hommage vibrant au metteur en scène est un des aspects les plus réussis. Lorsque l’intrigue se dédouble et que l’on suit une seconde histoire sentimentale racontée par l’héroine (en train de l’écrire), la mise en abime se révèle plus inégale, car Hansen Love tombe un peu dans l’explication de texte, et perd ainsi une part de son charme.

Les amours vouées à l’échec, la violence des conflits intérieurs, les non dits inhérents à toute relation durable sont les sujets abordés en creux par la réalisatrice, qui sait combien le génie de Bergman est unique et à aucun moment, elle n’a la prétention d’arriver à la cheville du maitre. Sur l’Ile de Faro, le temps est comme suspendu et dans une jolie séquence, l’héroïne retire justement les piles de l’horloge murale, comme pour signifier qu’en effet, les heures ne passent plus… Le casting participe à l’élégance d’ensemble: Tim Roth est très bon dans un registre inhabituel pour lui, Vicky Krieps touchante dans son rôle d’artiste en plein doute, et surtout Mia Wasikowska arbore un jeu plein de finesse, loin de ses prestations violentes chez Cronenberg ou Park Chan Wook. Ce plaisant voyage dans les affres du coeur manque toutefois de réel enjeu dramatique pour nous conquérir complètement.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Chronique douce amère et hommage vibrant à Bergman. Casting de qualité. Il manque cependant un peu d'épaisseur.

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