Israël, Eitan est un attaquant populaire de l’équipe de football et l’idole du jeune Nimrod. Nimrod fugue pour aller voir jouer Eitan dans son dernier match. Le joueur cherche dans le même temps à se reconvertir pour la suite et sa petite amie, Nira, une sculptrice talentueuse en passe de devenir célèbre, lui met la pression pour qu’il l’épouse. Va t’il se sortir de ses conflits émotionnels?
Bloomfield demeure la seule réalisation de l’acteur Richard Harris. Produit par une firme anglaise et resté inédit en France, le film conte les difficultés diverses rencontrées par une ancienne star du ballon rond, désireux de se recycler, et se heurtant à une somme d’obstacles. Pas franchement exaltant, le scénario se disperse dans des enjeux brouillons au point que l’on se questionne sur l’utilité de certaines séquences. Harris a t’il voulu dénoncer la dureté du milieu du sport professionnel? Tracer le portrait d’un homme tiraillé entre sa passion et ses doutes sur l’avenir? Raconter le parcours d’un adolescent fan et dévoué? Sans doute les trois à la fois, et finalement se perd en ne traitant rien correctement. De plus, la photographie donne à la pellicule un grain plutôt moche, sûrement par manque de moyens ou par incompétence du chef opérateur. Et enfin, niveau mise en scène, Harris semble naviguer à l’aveugle, sans imposer de point de vue clair et échoue à captiver un minimum.
Jamais mieux servi que par soi même, Richard Harris tient également le rôle principal (ce qui explique d’ailleurs pourquoi il néglige autant sa réalisation!?) et campe ce joueur de foot avec une certaine foi (bien qu’on ne le voit quasiment pas taper dans le ballon, hormis dans les dix dernières minutes). Le salut du film vient de sa partenaire, puisque c’est Romy Schneider qui incarne son amoureuse et illumine de sa beauté fascinante un rôle pourtant peu attractif. Avant de rencontrer Claude Sautet et d’imposer enfin son immense talent, l’actrice avait dû se fourvoyer dans des films indignes d’elle. Ce Bloomfield en fait tristement parti.
ANNEE DE PRODUCTION 1971.