CASINO

Las Vegas, années 70. Sam Ace Rothstein dirige le Tangiers, un des plus gros casinos de la ville, d’une main de fer. Son copain d’enfance Nicky Santoro est toujours dans les parages et, en tant que caîd de la pègre locale, fait la pluie et le beau temps dans les affaires de son ami. Jusqu’à parfois lui causer de vrais ennuis. Ce monde de magouilles en tout genre est impitoyable. Sam va tomber amoureux de Ginger, une splendide ancienne prostituée et virtuose de l’arnaque. Il lui propose de l’épouser et de partager son empire. Le bonheur ne va pas durer…

Lorsque le film débute par ce générique superbe de Saul Bass, emmené par l’air envoûtant de Bach « St Matthew Passion » joué par le Chicago Symphony Orchestra , on sait de manière quasi instinctive qu’un chef d’oeuvre rare s’ouvre devant nous. Derrière la caméra, l’immense Martin Scorcese qui, depuis Taxi Driver vingt ans plus tôt, a écrit de très belles pages du cinéma américain contemporain. En racontant avec son scénariste Nicholas Pileggi la grande histoire des fastueuses années de Las Vegas et du casino le Tangiers, il offre une magistrale leçon de mise en scène. Les voix off des deux personnages masculins, Sam et Nicky, égrenant dès les premières minutes, les anecdotes liées à leur ascension, au coeur de cette ville régie par le fric et les arnaques, la triche et les truands régnant de toute leur puissance, sur cet empire monumental. Le récit explique les dessous de ces affaires que la Mafia entretiennent, n’hésitant pas à éliminer les gêneurs et les contrevenants. Comme dans les Affranchis, les hommes sont les piliers de l’histoire, pourtant ici ce qui est véritablement nouveau chez Scorcese, c’est l’incursion d’une figure féminine très forte. Qui sera déterminante dans le déclin et la chute de nos héros. Le film se déroule tel une tragédie, que l’on pressent prendre corps devant nous, inexorablement.

Entre des séquences de dialogues drôles et d’autres carrément dramatiques, rythmées par une B.O sublime ( toute l’ambiance des seventies est de la partie), et des plans soignés à la perfection, Casino est un régal constant pour les yeux et les oreilles. Ce monde pourri de l’intérieur qui ronge progressivement les âmes et détruit les illusions les plus belles (l’amour et la confiance vont être sérieusement mises à mal) et aboutir à des sommets de noirceur. Toute la force provient aussi du trio d’acteurs, en tout point parfait. En tête, Robert de Niro dirigé là pour la huitième fois par son metteur en scène fétiche est ahurissant de puissance. Son acolyte Joe Pesci , petite boule de nerfs au charisme brut, confirme son talent, après quelques rôles de mafieux bien campés. Et surtout la mention spéciale revient à Sharon Stone, véritable diamant noir, d’une beauté à couper le souffle et qui prouve qu’elle est une grande actrice, dés lors qu’elle a un personnage de poids à défendre. Très impressionnante, elle obtint le Golden Globe mais rata de peu l’Oscar qu’elle méritait tant.

La violence de certaines scènes, surtout sur la fin, a fait couler beaucoup d’encre et grincer des dents. Qu’importe! Ce n’est pas du cinéma tiède et réchauffé. Le pessimisme du propos est assumé, maîtrisé , aboutissant à un objet filmique vénéneux dont on ne se lasse pas. Un oeuvre flamboyante je vous dis.

ANNEE DE PRODUCTION 1996

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Opéra foudroyant de beauté et de violence. Sharon Stone tragédienne pour l'éternité. dans le rôle de Ginger.

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