CET AMOUR LA

Yann Andréa, étudiant fragile, voue une admiration sans bornes pour Marguerite Duras. Alors qu’il prend son courage à deux mains pour lui rendre visite, il tombe sous le charme de cette vieille femme intelligente, nostalgique, excessive aussi…

Après des dramatiques TV populaires (Les Misérables, Les Rois Maudits), la réalisatrice Josée Dayan passe au grand écran avec comme appui le livre de Yann Andréa, ce jeune homme qui raconte son amour singulier avec la romancière Marguerite Duras pendant les quinze dernières années de sa vie. Un amour pas comme les autres, au delà de la différence d’âge, de leur niveau intellectuel aux antipodes, de leurs aspirations existentielles… Cet Amour là tente de saisir justement ce lien indéfinissable entre deux êtres liés par l’écriture bien sûr, l’attrait pour la littérature, l’union de deux fragilités à un moment clef de leur vie commune. Dayan peine à sortir de ses tics de mise en scène télévisuelle (champs contre champs en série), pourtant elle évite soigneusement de tomber dans le biopic trop appliqué de la célèbre écrivaine pour en tirer un portrait le plus juste possible: alcoolique, attachante, imprévisible, sensible, et surtout d’une grande lucidité sur la vie, la mort, l’amour (auquel elle veut croire encore après 70 ans). Avec pudeur, le récit ne fouille pas tellement dans le passé pour expliquer tel ou tel comportement, bien sûr les dialogues évoquent par ci par là l’enfance en Indochine, les deux frères et la mère avec qui les relations ont été houleuses, et évidemment la passion de raconter des histoires avec des mots. Par bribes, nous apparait alors une femme complexe, multiple, passionnante et passionnée, vivant cette relation avec ce jeune homme qu’elle qualifie de ‘ »double zéro » avec le coeur d’une adolescente pleine d’illusions.

Il y a bien des passages un peu répétitifs, des trous dans le rythme lancinant du scénario et Josée Dayan compte sur son actrice principale pour « combler les faiblesses ». Elle a une chance folle, c’est Jeanne Moreau qui incarne de tout son être Duras (qu’elle a en prime non seulement connue, mais a eu une amitié profonde avec elle). Elle ne cherche pas le mimétisme, mais il semble presque s’imposer à elle, avec sa voix si puissante, elle convoque le fantôme de la romancière et émeut avec des riens. Son jeune partenaire, Aymeric Demarigny, assez falot, presque absent à lui même, correspond à la vague idée que l’on se fait de Yann Andréa (un jeune homme effacé aimant sans faire de bruit, fidèle et dévoué jusqu’à la fin). Les entendre entonner ensemble Capri c’est fini la voix éraillée par les sanglots dispense davantage de commentaires et fait croire à cet amour inconditionnel qu’eux seuls pouvaient décrire. Un joli film, au delà de ses imperfections.

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Josée Dayan n'est pas du tout une grande cinéaste, néanmoins elle parvient à choper l'indicible lien unissant Duras et Andréa dans ce faux biopic. Jeanne Moreau fait 95% du boulot et formidablement bien sûr!

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