DIFFERENTE

Katia est une brillante documentaliste de 35 ans qui fait preuve de singularité dans sa manière de vivre ses relations, plus ou moins chaotiques. Son compagnon, Jean, lui reproche notamment d’être asociale et refermée sur elle même, refusant presque le contact extérieur. Sa participation à un nouveau reportage l’amène enfin à mettre un mot sur sa différence…

Fille de Jacques Doillon, Lola Doillon a alterné courts métrages, téléfilms, séries et jusque là trois formats longs sans véritablement marquer les esprits. Pour sa quatrième production ciné, elle s’empare d’un sujet peu courant et rarement évoqué: l’autisme. En dressant le portrait d’une jeune trentenaire souffrant d’un léger trouble comportemental et se découvrant autiste presque par hasard, Différente relate ce handicap invisible et finalement mal connu à travers un scénario oscillant entre l’étude psychologique et la comédie romantique. Le récit, relativement balisé d’avance, souffre d’une sorte de didactisme un peu pesant (comment envisager une vie normale, une relation amoureuse épanouie et des rapports sereins avec autrui tout en étant atteint de ce « mal »?). Plus intéressant est le regard que porte la réalisatrice sur l’entourage direct (la collègue de travail, la mère, le petit ami), et les comportements souvent maladroits face à cette différence. Dommage que la mise en scène reste continuellement englué dans un caractère télévisuel marqué, ne servant en fait qu’à illustrer sans génie le propos. Lola Doillon aurait presque pu faire un documentaire sur la question que le résultat aurait été identique. Bien sûr, en dotant son héroïne de sentiments forts, du désir de s’affranchir et de surtout ne plus devoir « être absolument comme tout le monde », elle permet au film de trouver une certaine respiration et pour nous, spectateurs, de se laisser tout de même embarquer.

D’autant que du côté de l’interprétation, on retrouve la révélation des Olympiades de Jacques Audiard, la jolie Jenny Beth, brune aux cheveux courts, visage anguleux et buté, dont le jeu nuancé et investi apporte une plus value indéniable. Son partenaire, Thibault Evrard, beau brun au sourire carnassier, s’en tire honorablement. Petite mention spéciale à Mireille Perrier, actrice rare découverte dans Boy Meets Girls de Carax campant une mère enfermée dans son déni avec beaucoup de crédibilité. Différente garde son cap: celui de parler de l’autisme frontalement, même avec des faiblesses, rendre le sujet abordable quitte à ne pas toujours éviter l’écueil des bons sentiments. Un film agréable, sans gros plus.

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Rien de transcendant dans la mise en scène, mais ce récit d'une jeune femme autiste se laisse suivre sans déplaisir, grâce surtout au jeu impliqué de la jeune Jenny Beth.

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