DOUX OISEAU DE JEUNESSE

Chance Wayne, ancien barman parti depuis plusieurs années à Hollywood pour tenter de percer, revient dans sa ville natale, au bras d’une star de cinéma alcoolique et dépendante aux narcotiques, Alexandra Del Lago, une femme d’âge mûr qui en a fait son gigolo. Finley, un politicien conservateur et sans scrupule, ne voit pas ce retour d’un bon oeil, car sa fille Heavenly fut autrefois en couple et très amoureuse de Chance…

Près de quatre ans après La Chatte sur un toit brûlant et sur la demande insistante du studio MGM, Richard Brooks se voit confier l’adaptation d’un autre texte de Tennessee Williams, presque aussi sulfureux que le précédent. Il y est encore question d’un drame psychologique (même si les dialogues y sont souvent empreints de comédie), sondant les tréfonds de l’âme humaine, des protagonistes aux névroses appuyées et à la vie plus que dissolue. Le personnage de Chance est un beau jeune homme, pratiquant la prostitution auprès de dames plus âgées et de préférence vedettes dans le show business. Les thèmes que Brooks brasse pêle mêle sont l’arrivisme, le sexe, l’alcool et globalement une inaptitude au réel. Ouvertement politique, la pièce de Williams dénonçait frontalement les idées racistes et rétrogrades de cette fin des années 50, où la mixité sociale est totalement absente et où la bonne conduite morale doit être saluée, quitte à s’en inventer une! Le film n’est pas aussi puissant que La Chatte, le texte possède certes des fulgurances, mais la mise en scène trop sage de Brooks empêche d’atteindre les sommets voulus.

Autre petit souci: tous les personnages sont inégalement captivants (le père Finley, au delà de son antipathie, n’imprime pas les esprits par exemple, ni sa fille dont Chance est censé être très amoureux). Par contre, le duo de choc revient à Paul Newman et Geraldine Page, en couple mal assorti et lié par l’argent et l’intérêt, et qui sont crédibles dans leurs rôles respectifs. Newman joue de sa beauté sauvage avec talent, Page offre une belle partition de star égocentrique et déchue, sans avoir toutefois le physique correspondant à une vraie star de l’écran. Vivien Leigh aurait été un choix plus indiqué. Toujours est il que l’on peut admettre une qualité énorme au film: celle de ne pas faire de concessions et d’aborder des sujets délicats avec une certaine violence, au risque de se heurter à la censure féroce. D’ailleurs, la « happy end » plutôt factice rappelle que décidément, oui, la censure veille toujours et menace les auteurs dans leur liberté artistique.

ANNEE DE PRODUCTION 1962.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Seconde collaboration entre Williams et Brooks, mais avec moins de panache. Texte osé, mais fin un peu artificielle.

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