Evocation de la vie de Frida Kahlo (1907/1954).
Un scénariste et reporter italien Giovanni Troilo est aux commandes de ce documentaire sur une des femmes et artistes les plus passionnantes du siècle dernier: la peintre mexicaine Frida Kahlo. Son existence est passée au crible, à travers à la fois des images contemporaines et des documents d’archives de l’époque (photos, vidéos) et relate ce destin hors du commun, ponctué de souffrances en tous genres (santé précaire, accident de bus gravissime avec séquelles à vie, plusieurs fausses couches, et une histoire d’amour pleine de bruit et de fureur avec Diego Rivera). Mais Frida a su transcender ses douleurs physiques et morales par l’Art et a exorcisé ses démons à travers des tableaux infiniment beaux et riches. Le récit éclairé par quelques témoignages s’avère très instructif pour ceux qui ne connaissent pas déjà son histoire, les autres n’y trouveront guère de nouvelles révélations. La qualité du documentaire tient aussi à son ancrage sur les lieux mêmes où Frida a vécu, crée, aimé: la Maison Bleue du quartier de Coyoacân notamment et cette ville de Mexico, terreau de son coeur.
Pour ce qui est des aspects plus faibles, on peut regretter la présence trop importante de plans se voulant « oniriques » ou cherchant trop à être poétiques. Le destin de cette grande Dame est en soi si romanesque qu’il n’a nul besoin qu’on en rajoute dans l’emphase. En ce sens, le fait d’avoir choisi de filmer Asia Argento en plan fixe, lisant quasiment son texte sur un prompteur, désamorce l’émotion. Sa seule voix off aurait largement suffi. Au delà du récit appuyé autour de son perpétuel calvaire, le documentaire n’oublie pas aussi de rappeler combien elle était une femme adorant la vie, qu’elle l’a célébré dans ses toiles, que l’amour a guidé ses choix et qu’elle fut révolutionnaire en son temps. En décryptant son oeuvre picturale, Troilo porte un regard neuf et interpelle les nouvelles générations sur cette artiste inclassable.
ANNEE DE PRODUCTION 2021;
