Paulo, jeune pianiste bisexuel un peu perdu dans sa relation avec sa petite amie, rencontre un soir dans un bar Ilir, le barman albanais du lieu. Leur coup de foudre est immédiat. Paulo et sa fiancée se séparent, laissant le champ libre à Ilir, peu prêt au départ à une relation stable…
Après un court métrage remarqué et de qualité, Vivre encore un peu, le réalisateur français David Lambert passe l’épreuve du format long avec ce Hors les Murs. Contant l’amour naissant entre deux hommes avant d’assister au délitement de leurs sentiments, cette romance gay entend s’inscrire dans un quotidien assez banal, que cette rencontre va plus ou moins bouleverser. Le scénario est relativement anodin et déjà vu surtout et certains des clichés ne nous sont pas épargnés (l’un assume mal sa différence, leur idylle devant restée cachée de tous, etc…). Du côté de la mise en scène, Lambert démontre peu de personnalité, alignant des séquences plutôt communes et frisant par moments l’ennui. Beaucoup trop de plans sur les visages et les regards échangés pour signifier le sentiment du désir (il faut bien sûr l’exprimer par l’image, mais avec parcimonie c’est mieux!). La narration autour de l’incarcération d’Ilir et des conséquences de son absence aurait aussi mérité plus de chair et les dialogues entre les deux amants manquent quelque peu de « vérité ».
Par contre, Hors les Murs évite de sombrer grâce à ses deux acteurs principaux: le premier, Matila Maliarakis, ange blond au sourire de braise « minaude » dans certaines scènes et puis se métamorphose au fil du récit, et le second c’est Guillaume Gouix et son magnétisme certain, ayant déjà brillé dans des petits rôles et qui peut ici laisser libre cours à ses capacités. Le film n’est clairement pas inoubliable, mais sans eux il n’aurait pas eu la primeur de la sélection « Semaine de la Critique » à Cannes. Car dans le registre de la romance homosexuelle contrariée, on a vu beaucoup d’oeuvres plus subtiles et consistantes.
ANNEE DE PRODUCTION 2012.