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IL N’Y A PAS DE FUMEE SANS FEU

Banlieue parisienne au début des années 70. Un maire de droite, Joseph Boussard et son adjoint Morlaix sont impliqués dans le meurtre d’un militant. Le Dr Peyrac, très estimé des électeurs, politiquement opposé à Boussard pose sa candidature. Morlaix tente alors de le faire chanter, en ayant l’idée d’utiliser une photo truquée de sa femme Sylvie et crée ainsi un scandale…

On le sait de source sûre, en politique tous les coups sont permis y compris les bassesses et les ignobles machinations de types sans scrupules. Partant de cet état de fait, André Cayatte passe de la chronique judiciaire mélodramatique de Mourir d’Aimer à une affaire de moeurs mettant en cause les magouilles de politiques pour empêcher un candidat de l’opposition à prétendre au poste de maire. Le film s’inspire en réalité et imbrique deux faits divers: celle du meurtre d’un colleur d’affiches lors d’une élection municipale et celle de l’Affaire Markovic dans laquelle la femme de Pompidou fut mêlée à une histoire de partie fine à cause d’une photo grossièrement truquée. Dénonçant avec sa véhémence d’avocat (son premier métier) les méthodes criminelles de certains partis politiques, Cayatte élabore un scénario captivant, ménageant ses surprises et redoublant de rebondissements que l’on pourra juger peu vraisemblables. Mais après tout, nous sommes au cinéma et le but affiché demeure inchangé: parler de corruption, de mensonge, de chantage dans ce jeu du chat et de la souris, le machiavélisme des uns face à l’impuissance des autres. Par une mise en scène assez démonstrative, Cayatte enfonce quelques portes ouvertes, même si le fond de son intrigue garde un intérêt du début à la fin. Des questions pertinentes sont ainsi soulevées: comment éliminer un concurrent dangereux en période électorale? Comment atteindre un homme à travers sa femme? Par la rumeur, la calomnie et le soupçon, ce qu’Il n’y a pas de fumée sans feu démontre avec adresse.

Porté par de remarquables comédiens, le film a divisé en son temps par sa vision très sombre du milieu politique et garde néanmoins une certaine portée sociologique. Annie Girardot, fidèle actrice de Cayatte, incarne l’épouse accusée à tort, victime d’une odieuse photo montage, Bernard Fresson joue son mari obstiné à faire éclater la vérité, Mireille Darc en amie dévouée s’en sort bien aussi, et enfin Michel Bouquet est délicieusement ignoble en adjoint pourri jusqu’à l’os. On peut trouver le tableau dressé par Cayatte plutôt « chargé », il n’empêche que cette fiction très honorablement conduite propose un regard audacieux sur un milieu d’hommes capables du pire, au mépris de la morale et de la justice.

ANNEE DE PRODUCTION 1973.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Cayatte retrouve Annie Girardot pour cette fiction politique où une machination terrible s'abat sur un candidat potentiel à une élection. Récit bien mené, mise en scène chargée, pour un casting de très belle tenue.

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