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IL Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME

Pendant 15 ans, Juliette n’a eu aucun lien avec sa famille qui l’a rejetée. Alors que la vie les a violemment séparées, elle retrouve sa jeune soeur Léa, qui l’accueille chez elle, auprès de son mari Luc, du père de celui ci et de leurs deux fillettes adoptées…

Romancier à succès, Philippe Claudel adapte son propre roman éponyme pour le cinéma, transformant ses mots en images et en tentant de restituer l’extrême sensibilité de son récit d’origine. Cette histoire mystérieuse d’une femme retrouvant sa soeur, tout en se réinsérant dans une vie « normale » contient quelques secrets enfouis dont on va découvrir les tenants et les aboutissants par petites touches, au fur et à mesure d’un joli scénario qui sait brillamment ménager ses effets. Les blessures abyssales cachées par l’héroïne se transmettent à travers les regards (douloureux), les silences (pesants), laissant imaginer un trauma particulièrement atroce. Avec pudeur, Claudel pose un regard compatissant sur ses vies brisées, cette difficulté profonde à « réparer » le passé, et surtout à se reconstruire un avenir qui puisse tenir debout. Juliette est une survivante, déjà presque morte au monde qui l’entoure, face à Léa, plus novice, forcément maladroite avec cette grande soeur qu’elle n’a plus vu depuis son jeune âge. Le rapport entre les deux femmes est une des forces tranquilles de ce beau film, leur lien se dessinant sous nos yeux comme une ébauche d’abord, avant d’être scruté plus franchement. Claudel ne craint pas le classicisme, jusqu’à en user sans doute un peu trop, et réserve un déferlement d’émotions pour les dix dernières minutes que l’on ne dévoilera pas ici.

Un script en tout cas très bien écrit et servant d’écrin à ses deux actrices réunies pour la première fois. Elsa Zylberstein, dont la tendance à en faire parfois trop, se révèle capable de davantage de retenue et de sobriété (bienvenue) et émeut dans sa quête de vérité. Mais c’est surtout Kristin Scott Thomas qui, en passant de l’ombre à la lumière dans ce rôle aux infinies nuances, nous saisit fortement grâce à son jeu structuré. Leur association n’est pas juste une bonne idée, elle se concrétise avec évidence sous nos yeux. Les seconds rôles aussi participent à la réussite générale, notamment les talentueux Frédéric Pierrot et Laurent Grévill. Dans ce voyage intime chargé en non dits, Il y a longtemps que je t’aime s’inscrit dans une veine de films où l’ambiance compte avant tout, où ce que l’on nous dissimule ne peut que nous éclater au visage de façon violente.

ANNEE DE PRODUCTION 2008.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un très beau script tiré de son propre ouvrage, Philippe Claudel passe à la réalisation (un peu classique) mais touche par sa sensibilité et son regard délicat. Magnifique tandem Zylberstein/Scott Thomas.

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