Alain et Marie emménagent dans leur nouvelle maison en banlieue. Le vendeur leur a juste précisé avant qu’une trappe située dans la cave contient une chose qui peut (et va) bouleverser leur existence…
Un an tout pile après son délirant Mandibules, Quentin Dupieux, réalisateur français très prolifique fait son retour avec cette nouvelle comédie déjantée. Tenant cette fois sur deux trouvailles de scénario assez dingues (et à ne surtout pas révéler ici), le film fait preuve d’un sens de l’absurde aiguisé, de dialogues tordants, de situations ubuesques, bref tout ce qui fait la saveur de l’univers de Dupieux. Tordant le cou aux conventions et frisant le surréalisme (une séquence en particulier évoque Bunuel), Incroyable mais vrai! détend, amuse, intrigue et nous entraine dans sa folie pas ordinaire avec un côté ludique très appréciable. Les plus grincheux peuvent qualifier sa mise en scène de paresseuse ou ses idées barrées ne seront clairement pas du goût de tous, mais nul doute qu’au moins son style sort des sentiers battus. Dupieux ne s’interdit aucun délire, ne se prend pas la tête avec une quelconque cohérence, et même si son script relève de l' »écriture automatique », il n’ignore pas que c’est à double tranchant. Et là ca matche et on rit de bon coeur une grande partie du temps!
Le temps parlons en justement, il est distordu, fantaisiste, éclaté, mais en seulement 1H14 presque pas de baisse de rythme. Le cinéaste de Le Daim affectionne les histoires courtes et la durée très ramassée de ses films évite justement un trop plein d’idées répétitives. Notons aussi que cette fois, il observe notre époque moderne et épingle à la fois l’obsession de la performance, de la peur de vieillir, et d’autres travers humains qui seraient tragiques s’ils étaient traiter avec sérieux. Enfin, c’est un vrai régal d’acteurs: le couple Alain Chabat/Léa Drucker, évident et complètement crédible d’emblée, et dans des contre emplois inattendus, Benoit Magimel et Anaïs Demoustier, irrésistibles de drôlerie. La seule minuscule réserve que l’on peut avancer est qu’avec une telle matière de conte philosophique, il est dommage que Dupieux ne soit pas allé encore plus loin.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
