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JEAN SEBERG

1938/1979

Jean Seberg vit le jour dans une bourgade de l Iowa, appelée Marshalltown, à la fin de l’année 1938, quand la seconde guerre mondiale n’avait pas encore commencé. La jeune fille est très vite une révoltée, ne supportant pas les injustices sociales, raciales, démontrant une méfiance envers la religion ou les préceptes que sa famille entend lui inculquer. On peut y voir dés lors l’adulte rebelle, écorchée et battante qu’elle deviendra. Ses idées à l’époque n’étaient pas loin d’être considérées comme « communistes » et représentaient donc une certaine menace dans sa petite communauté. Son physique gracile et son aptitude à jouer la comédie dans le cadre de son Université vont la mener au conte de fées, dont rêve toutes les jeunes filles qui s »imaginent un jour faire du cinéma. C ‘est ainsi qu’elle est choisie parmi des milliers de candidates pour tenir le rôle de Jeanne d’Arc, devant la caméra d’Otto Preminger, un bon cinéaste mais un homme dur et tyrannique. Elle n’a que 17 ans et sa vie va changer du tout au tout. Trop vite sûrement…

Ce premier film sera hélas un échec cuisant, et même si elle n’est pas accusée d’avoir été la responsable de ce ratage, on ne peut pas dire que son jeu a trouvé grâce auprès de la profession. Elle est adorable et possède certes une photogénie indéniables, mais il va lui falloir se battre pour se faire vraiment remarquer. Dans Bonjour tristesse, sa seconde apparition, toujours sous la coupe de Preminger, elle fait du personnage imaginé par Françoise Sagan une Cécile touchante et mémorable. Elle va emballer les jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague française, surtout Truffaut qui lui écrira son admiration et un certain Jean Luc Godard la choisit pour être l’actrice principale de son premier film: A bout de souffle. Face à Belmondo débutant aussi, elle irradie de beauté et de grâce et son regard face caméra dans le dernier plan du film va devenir légendaire. L ultime réplique qu’elle a aussi: « Qu’est ce que c’est dégueulasse? », alors qu’elle vient de trahir l’homme qu’elle aime.

Le film est un triomphe et Jean Seberg ne va plus que tourner en France désormais, durant une grande partie des années 60. Son mariage avec l’écrivain Romain Gary lui fait côtoyer des intellectuels, parfait sa culture, lui donne un passeport supplémentaire pour la gloire. Elle tourne avec Chabrol, De Broca, Boisset, sans devenir la grande actrice qu’elle espérait. Sa fragilité évidente va lui donner un très beau rôle dans une production américaine en 1964 Lillith qui demeurera son travail de comédienne le plus abouti. Mais le film ne marche pas, et à partir de là, elle va s’étioler dans de mauvais projets, loupant l’occasion de collaborer avec de grands metteurs en scène. Ce qui semble gêner quelque peu le métier, c’est que la demoiselle a une réputation d’ingérable et surtout de rebelle. Elle prend position pour les minorités dans cette époque où il était très mal vu de ne pas suivre le mouvement. Le « sois belle et tais toi!  » voulant lui être imposé, elle ne se fait pas que des amis forçément. Son engagement auprès des Black Panthers par exemple est si controversé que le FBI enquête sur ses agissements et la fait suivre tout simplement. L intimidation ira très loin, puisque le Los Angeles Times va jusqu à écrire un article contre elle, prétendant qu’elle a accouché d’un enfant noir, de ses amours adultères avec Hakim Jamal, un leader phare des Panthers. C’est à cette époque que la fêlure va se creuser en elle, enchaînant les dépressions et les cures de désintoxication.

La décennie 70 sera la dernière de sa courte vie et qui plus est pas très heureuse. Et c’est un euphémisme! Niveau cinéma, elle apparaît dans une poignée de films au mieux passables, ne retrouvant jamais l’aura qui fut la sienne du temps de Godard. Elle aussi est à bout de souffle, bourrée de médicaments en tous genres, bouffie d’alcool, et se remettant mal de la perte de son deuxième enfant. Sa vie personnelle ne lui donne que de sombres heures, et déja les premières rides la renvoie au temps qui passe, inexorablement. Elle n’est plus qu’un bout de femme fracassé que ses proches, y compris Gary, ne peuvent sauver d’elle même. Elle est retrouvée morte dans sa voiture début Septembre 1979, quelques jours avant ses 41 ans . On a conclu à un suicide, puis à une mort suspecte, vu ses rapports houleux avec le FBI. Une chose est sûre: elle a subi des persécutions, en plus de son autodestruction avérée. Mais elle fut un ange de l’écran et le restera à jamais.

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