AccueilCritiquesDrameJOUER AVEC LE FEU

JOUER AVEC LE FEU

Pierre élève seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension.

Un sujet fort ( un père désemparé devant la dérive idéologique de son fils aîné ) pour ce troisième  long métrage en commun  d’un duo féminin (en l’occurrence deux soeurs, Delphine et Muriel Collin). Un thème idéal pour tracer un drame familial puissant, pour mettre en opposition les liens du coeur et du sang et les idées politiques contraires de ses membres. Jouer avec le feu est d’ailleurs plus convaincant dans sa peinture de famille fracturée que dans son aspect politique un peu « schématique » et finalement presque prétexte au drame à venir. Le traitement aussi peine à se hisser au niveau des enjeux: ainsi la mise en scène moyenne cumule des séquences en clair obscur, délibérément mal éclairées et se déroulant sur un rythme lancinant, ne faisant pas augmenter la tension crescendo que l’on aurait pu atteindre. En ne montrant pas mieux l’embrigadement du jeune fils, les deux cinéastes passent un peu a côté de leur sujet. Laisser la violence hors champ reste un parti pris honorable, mais du coup cela désamorce quelque peu l’émotion aussi. Dommage, car sur deux ou trois séquences, le spectateur ressent véritablement l’amour paternel impuissant devant la situation et la caméra capte la grande absente: la mère disparue trop tôt dans ses vies bouleversées. La dernière demie heure, très âpre, se concentre presque exclusivement sur l’abattement et l’incompréhension du père.

Le métrage peut toutefois compter sur l’interprétation pour pallier aux réserves émises plus haut. Ainsi, Vincent Lindon rentre dans la peau de ce papa déboussolé avec toute l’intensité qu’il déploie dans ses rôles socialement engagés et lui donne surtout une belle humanité. Quant à Benjamin Voisin en fils happé par la violence, il met son jeu fiévreux en action et confirme tout le bien que l’on pense de lui depuis Été 85. Jouer avec le feu ne réussit pas à atteindre totalement son but, même s’il prouve tout de même combien le dialogue reste impossible lorsque les extrêmes tentent d’imposer leur discours haineux et définitif.

ANNEE DE PRODUCTION 2025

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un drame familial qui aurait pu être plus émouvant avec un traitement différent. Vincent Lindon et Benjamin Voisin sont excellents.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un drame familial qui aurait pu être plus émouvant avec un traitement différent. Vincent Lindon et Benjamin Voisin sont excellents. JOUER AVEC LE FEU