Un vieux scientifique John Hammond s’est lancé dans le clonage de dinosaures! A partir d’une simple goutte de sang absorbée par un moustique fossilisé, il parvient à faire renaitre une dizaine d’espèces de dinosaures qu’il garde dans un parc ‘attractions. Il invite un petit groupe trié sur le volet: deux paléontologues, un mathématicien et ses propres petits enfants pour leur donner la primeur du spectaculaire exploit réalisé. Mais les choses ne vont pas très bien tourner…
Après la parution du best seller signé Michael Crichton, il était trop tentant pour Steven Spielberg, le roi du divertissement et du blockbuster d’en acheter les droits en vue d’une adaptation au cinéma. Jurassic Park retrouve l’esprit bon enfant de E.T et surtout l’aspect aventures d’épouvante de son plus illustre film Les Dents de la Mer. Spielberg ne cherche nullement à élaborer un scénario hyper construit et son pitch de départ (faire revivre les dinosaures disparus de la surface de la Terre depuis 65 millions d’années) tient à peine sur une feuille de cigarette. Qu’importe, ce qui fascine et importe ici, c’est évidemment le spectacle, les sensations fortes et les trucages numériques se chargent d’assurer l’essentiel. De façon détournée, le script évoque malgré tout les dérives de la science sans conscience, prête à aller très loin pour des résultats dangereux et non maitrisés. Les créatures préhistoriques ont toujours suscité la curiosité depuis Le Monde Perdu (version muette de 1925) et l’attrait du public pour les questions de génétique trouve là son terreau idéal. On ne compte pas les séquences cultes offertes par l’intrigue à suspense, la plus époustouflante demeurant celle de l’énorme TRex plus vrai que nature attaquant la jeeep où se réfugient les deux pauvres bambins, a de quoi causer de vrais cauchemars. Ludique et hyper distrayante, la mise en scène du papa d’E.T manie avec brio la maitrise formelle et le souci de réunir petits et grands dans cet univers de grosses bestioles.
Les acteurs eux mêmes savent que leurs prestations ne seront pas scrutés à la loupe, relégués qu’ils sont au second plan, au détriment des fameux dinos. Malgré tout, Sam Neil, Laura Dern et Jeff Goldblum assurent la partie semblant croire à cet invraisemblable odyssée. En scientifique vieillissant, Richard Attenborough se démarque du reste du casting par sa folie attachante. Spielberg nous invite dans ce sanctuaire à priori contrôlé avant de nous propulser vers des mésaventures mouvementées et tenant en haleine jusqu’au bout. Jurassic Park ne prétend pas être du cinéma majeur, il a rempli en tout cas largement son objectif: régner au box office mondial et ouvrir la voie à une franchise qui dure encore aujourd’hui avec des films de plus en plus calamiteux. Sans Spielberg derrière la caméra, la saveur de l’original n’y est plus!
ANNEE DE PRODUCTION 1993.