JUST A GIGOLO

A la fin de la première guerre mondiale, Paul, un officier prussien, survivant du massacre, revient à Berlin. Témoin des changements politiques qui fracturent l’Allemagne, il devient peu à peu le gigolo de femmes riches et solitaires, croyant ainsi pouvoir se faire une place dans la société, alors que la montée du national socialisme se prépare sournoisement…

On se souvient de David Hemmings acteur dans le film d’Antonioni Blow Up, on a par contre largement oublié qu’il fut aussi réalisateur de quelques longs métrages, dont ce drame historique, situé dans l’Allemagne de l’entre deux guerres et présentant un pays brisé par la défaite et en reconstruction, avant de rebasculer dans le nazisme. Une intrigue et un contexte similaire au mythique film de Bob Fosse, Cabaret, avec lequel il partage aussi d’autres thématiques: le « musical » et la prostitution. Là, c’est un homme qui vend ses charmes, après avoir survécu à la guerre, et profitant de sa beauté magnétique pour séduire des vieilles dames esseulées. Le souci est qu’Hemmings ne structure pas son récit qui part dans tous les sens, hésitant entre comédie, drame, comédie musicale, aucun des trois genres n’étant ici satisfaisants. Notre attention faiblit donc bien vite, malgré un certain soin apporté aux images, à la reconstitution rétro de l’époque, et surtout la présence d’une pléiade de grands comédiens.

L’atout majeur du métrage réside en effet dans sa distribution étincelante (mais pas toujours bien utilisée). Par exemple, dans des petits rôles mal écrits, on retrouve Maria Schell et Curd Jurgens (tous deux méritaient mieux à se mettre sous la dent, vu leur carrière passée). En revanche, le premier rôle revient à David Bowie, le chanteur au charisme fascinant, révélé au cinéma l’année d’avant dans L’Homme qui venait d’ailleurs, et dont le regard apporte une fragilité intéressante à ce gigolo entrainé par les tourments de l’Histoire. Enfin, en guise de belles surprises « bonus », on assiste aux participations de deux divas du passé: Kim Novak, encore superbe dans sa quarantaine incarne une veuve assoiffée de sexe, et surtout Marlène Dietrich se glisse dans la peau d’une baronne maquerelle, pour sa toute dernière apparition à l’écran. Quasiment irréelle, fantomatique, l’ancien Ange Bleu sussure la chanson titre du film avec un filet de voix trahissant son âge avancé (77 ans!). David Hemmings a raté le film trouble qu’il ambitionnait de faire sur la République de Weimar, et Just a Gigolo a sombré dans un oubli pesant que sa récente parution DVD fait un peu renaitre de ses cendres.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Des intentions assez floues de la part de Hemmings: entre comédie, drame et musical, il ne parvient à capter notre attention avec ce récit fouillis. Bowie fascine et Marlène Dietrich subjugue dans un chant du cygne de quelques minutes seulement.

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