AccueilCritiquesDrameLA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT

LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT

Une famille du Sud des Etats Unis se réunit au chevet du patriarche, censé mourir prochainement. Brick, un des fils, ancien champion de football , est devenu alcoolique à la suite du suicide de son meilleur ami, Skipper. Maggie, sa femme, essaye de le reconquérir mais il refuse catégoriquement ses avances. L’autre fils, marié à une harpie vénale, ne pense qu’à convoiter le futur héritage.

Exactement la même année que Les Frères Karamazov, Richard Brooks a adapté un autre immense auteur, américain cette fois, en la personne de Tennessee Williams et sa pièce sulfureuse La Chatte sur un Toit Brûlant. Il exécute un saisissant psychodrame familial et conjugal, d’une grande force et d’une violence verbale osée, dans une époque où les tabous avaient encore la peau dure. Le texte de Williams évoque à demi mots l’homosexualité latente du personnage principal, sans la nommer expressément, et le refus des relations sexuelles avec son épouse trouve une justification dans le fait qu’il nourrisse une rancune tenace envers elle, dont on ignore un long moment le motif. Brooks s’y entend à merveille pour mettre à nu l’âme de chaque protagoniste, de sonder leur vérité profonde, et s’il le fait de manière certes peu subtile, c’est bien qu’il veut heurter les esprits et créer un électrochoc. Tant pis dés lors que la machine hollywoodienne verrouille avec le spectre de la censure le sujet pourtant essentiel de cette homosexualité, le réalisateur de Graine de Violence plonge la tête la première au sein de cette famille, pleine de non dits, de mesquineries et de reproches cumulés jusqu’à la nausée.

Du point de vue de la mise en scène, elle accompagne avec la caméra des personnages comme prisonniers du cadre, engoncés dans une cage, et en cela l’effet « théâtre filmé » pourra paraître étouffant à la génération actuelle. Les thèmes dominants de la seconde partie restent l’hypocrisie bourgeoise et la cupidité et en cela le personnage omniprésent de Big Daddy (très bien campé par Burl Ives) fait presque passer le couple Paul Newman/Elisabeth Taylor au second plan, alors qu’ils embrasent carrément l’atmosphère par leur physique ravageur. Une direction d’acteurs d’ailleurs superbe où tous donnent le meilleur d’eux mêmes jusqu’au rôle plus effacé de la mère, joué par Judith Anderson, l’ex gouvernante inquiétante de Rebecca. La puissance émotionnelle de cette adaptation demeure encore intacte aujourd’hui et fait partie intégrante des classiques du cinéma américain à revoir sans modération.

ANNEE DE PRODUCTION 1958.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Brooks ne trahit pas Tennessee Williams et offre un drame psychologique de haute volée. Liz Taylor est magnifique et Paul Newman très convaincant dans un rôle de paumé looser.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Brooks ne trahit pas Tennessee Williams et offre un drame psychologique de haute volée. Liz Taylor est magnifique et Paul Newman très convaincant dans un rôle de paumé looser. LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT