LA CHIENNE

En sortant d’un dîner donné à l’occasion de la décoration de son patron, Maurice Legrand, un modeste employé de bureau, tire une petite grue, Lulu, des mains de son souteneur, Dédé, davantage porté aux gifles qu’aux caresses. Serviable, ému, Maurice raccompagne Lulu, avant de rentrer chez lui, où l’attend son épouse, Adèle, une pimbêche qui vit dans le souvenir de son premier mari, Alexis Godard.

Avec La Chienne, Jean Renoir inaugure son entrée fracassante dans le cinéma parlant. D’après un récit de Georges de la Fouchardiere, il fait la peinture tragique d’un pauvre homme sous l’emprise d’une petite grue dont il s’éprend sans se douter que celle ci n’a d’intérêt que pour son argent. Ce drame naturaliste montre l’aveuglement causé par l’amour, le manque de lucidité des êtres et les ravages de la cupidité. Le script ajoute en prime un troisième personnage, celui du souteneur, qui lui même cache ses véritables intentions. Renoir pointe du doigt la fausseté des rapports sociaux, l’art de la dissimulation, le vernis qui craque sous le poids du mensonge. Le film s’ouvre en précisant qu’il ne s’agit là ni d’un drame ni d’une comédie, mais juste l’histoire de gens médiocres se dirigeant tous vers leur destin fatal , ne faisant rien pour y remédier. Bien sûr, la noirceur est teintée par instants de répliques amusantes, d’un humour et d’une ironie cinglantes, Renoir n’étant pas du genre à verser dans le pathétique. Ce qui importe au futur cinéaste de La Grande Illusion est de cibler les faux semblants sans y apposer le moindre jugement moral. Cela rend d’ailleurs ce petit « théâtre de marionnettes » d’autant plus acide et rude.

Si sa mise en scène n’atteint pas encore les sommets auxquels il nous habituera ensuite, Renoir a en revanche carton plein sur la distribution. En offrant à Michel Simon le rôle de ce brave type naïf, il lui permet de faire la brillante démonstration de sa palette d’acteur, passant superbement du comique au dramatique. Dans le rôle de Lulu, la jolie « démoniaque », une jeune comédienne du nom de Janie Marèse, prometteuse, et qui hélas décédera quelques mois avant la sortie du film. Enfin, en mac à la gouaille prononcée, Georges Flamant imprime aussi sa forte présence. La Chienne inspira quinze ans plus tard un remake à Fritz Lang (La Rue Rouge), encore plus sombre et davantage estampillé « film noir » ( Hollywood oblige).

ANNEE DE PRODUCTION 1931

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Renoir passe du muet au parlant avec ce drame naturaliste où tout le monde trompe tout le monde. Michel Simon dans l'un de ses plus grands rôles.

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