Auxiliaire de vie à Marseille pour des personnes âgées, Maria est une femme courageuse et dévouée. Mais elle a une fâcheuse tendance à piquer des sous chez ses petits vieux afin notamment de payer des cours de piano à son petit fils. Son mari, Bruno, touche une retraite insignifiante qu’il dépense aux jeux. Un jour, le fils de M. Moreau, l’un des seniors dont Maria s’occupe, se rend compte que des chèques signés de la main de son père ont servi à la location d’un piano et décide de porter plainte…
De nouveau à l’Estaque, dans son Marseille bien aimé, de nouveau placé sous le signe du conte social, et de nouveau entouré de sa troupe habituelle, Robert Guédiguian signe ce dernier long métrage, quelque part entre le drame et le policier. Son histoire est toute simple: une aide à domicile vole ses clients pour le bien être de son petit fils jusqu’à ce qu’elle soit prise la main dans le sac! Dès lors, le récit se pare de plusieurs intrigues périphériques où le cinéaste interroge les notions du Bien et du Mal, de la culpabilité, de la générosité et surtout de la condition sociale de ses « pauvres gens ». Car oui, La Pie Voleuse se présente comme un énième hommage aux nécessiteux, ceux qui doivent compter chaque sou dès la moitié du mois, et on reconnait bien là la sensibilité communiste de Guédiguian, toujours épris de justice. Quelquefois un peu « cliché » ou simplistes, certaines séquences rappellent d’autres du même style dans des oeuvres passées du cinéaste. Il est plus convaincant dans la description psychologique de ses personnages (qu’il aime profondément), reprenant à son compte la maxime favorite de Jean Renoir « Chacun à ses raisons », alors que pour la partie policière, là il semble hésitant, incomplet, en tout cas moins adroit.
Ariane Ascaride, Jean Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Grégoire Leprince Ringuet, Robinson Stévenin ou le regretté Jacques Boudet nous ravissent tous, car on a la sensation de renouer avec une famille qui nous est chère et le plaisir de passer 1H40 en leur compagnie pourrait suffire à nous enchanter. Entre la cupidité, le dévouement, la bienveillance et la chaleur humaine, ce film certes mineur du papa de Marius et Jeannette traite de solidarité et d’entraide: quelque chose qui fait du bien dans notre monde de divisions multiples. Sans oublier une grande tendresse dans le ton. Alors validons!
ANNEE DE PRODUCTION 2025.