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LA VIE DE JESUS

Freddy est un gars du Nord. Il habite Bailleul, chez sa mère, qui tient un café. Epileptique, sa vie se borne à sa bande de copains, tous au chômage comme lui. Avec eux, il fait des virées à mobylette ou en voiture, commettent des petits délits. Il entretient une relation avec Marie, une caissière du coin. Mais un jour, un grain de sable vient perturber ce petit monde et la vie du jeune homme bascule dans la vraie violence…

En 1997, un jeune homme originaire du Nord de la France, Bruno Dumont, est arrivé avec fracas dans le cinéma avec ce long métrage âpre, tourné dans sa région natale avec des acteurs non professionnels. Contant l’itinéraire d’un jeune homme oisif, peu loquace et raciste, Dumont suit son personnage sans le juger, juste en montrant sa vie misérable, son train train quotidien à coups de séquences un peu répétitives. L’ombre de Maurice Pialat plane tout du long avec ce sujet et cette manière d’aller au plus près de la vérité, jusqu’à l’os et ce parti pris est à mettre au crédit de Dumont, il n’essaie pas d’enjoliver juste pour le simple plaisir des yeux, ce qui l’intéresse c’est de décrire ces êtres presque en marge dans leur nature profonde. Le cinéaste restitue bien l’ambiance morose du Nord, ses paysages tristes, la misère intellectuelle et sociale de ce groupe uni par l’amitié, mais sans but précis. Cette véracité avait emballé la critique intello de l’époque et le film fut encensé jusqu’à obtenir le fameux Prix Jean Vigo. Bon très bien…

Mais au delà de cette qualité de réalisme affiché, avouons aussi que la lenteur rédhibitoire, les dialogues à peine audibles par moments, la maladresse des comédiens (certes sans expérience comme David Douche), et un sentiment pesant d’ennui nuisent de manière irrévocable à l’ensemble. De plus, point de « surprises » dans le déroulement des scènes, tout ce qui ne peut manquer d’arriver finit en effet par arriver, désamorçant un peu le drame noué dans l’ultime quart d’heure. Le titre lui même demeure mystérieux: Freddy peut difficilement être comparé à Jésus, on voit mal quel sacrifice il consent et son chemin de croix n’a rien de christique. Dumont a ensuite signé des oeuvres radicales comme L’Humanité, se penchant toujours sur le cas de protagonistes soit déclassés, soit simples d’esprit, soit délinquants. Il lui manque en tout cas le génie de Pialat et on a aussi le droit de trouver cette Vie de Jésus un brin déprimante!

ANNEE DE PRODUCTION 1997.

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Révélation de Dumont. Un traitement sec, de la vérité, mais une désespérance globale assez plombante.

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