L’ANGLAISE ET LE DUC

Sous la Révolution Française, la vie périlleuse d’une belle anglaise, Grace Elliot, ancienne maitresse du Duc d’Orléans, avec qui elle a gardé des rapports étroits. Ce cousin de Louis XVI a pourtant des idées révolutionnaires opposées à celles de l’aristocrate…

Le vétéran de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer, termine sa longue carrière par cet audacieux exercice de style. Fondé en effet sur des décors peints et des incrustations numériques, ce projet s’affirme comme un objet formel unique dans le cinéma français. Même si en son temps,  George Méliès le magicien des premiers films muets, avait utilisé cette technique, personne depuis n’avait retenté pareille construction. Toutes ces peintures d’époque servant de décors apportent bien sûr une authenticité réelle à cette histoire, relatant les rapports tantôt tendres, tantôt houleux de ce couple. Rohmer insiste sur leurs visions divergentes des événements, et autant Grace demeure une inconditionnelle royaliste, autant le Duc nourrit une aversion pour le Roi et milite pour un monde libre. Cet aspect reste le plus intéressant dans un propos qui se garde bien de prendre parti, même si le cinéaste de Ma nuit chez Maud penche davantage curieusement vers la Régence.

Au delà du contexte, le film assume son « portrait féminin », avec cette figure d’étrangère en Terre française, mettant délibérément au second plan ceux qui ont fait la Révolution (les Robespierre, Danton, etc… sont évoqués sans plus), Rohmer se place du côté de l’aristocratie. Le film a d’ailleurs été bâti à partir de la correspondance personnelle de Grace Elliot. Les dialogues ont de la tenue et du verbe, mais là où le bât blesse c’est dans l’interprétation! Si Jean Claude Dreyfus en Duc d’Orléans gras et politiquement rebelle marque tous les points, sa partenaire la jeune Lucy Russell défend mal son personnage, semble déclamer son texte et joue souvent faux (ce qui est récurrent chez certains acteurs dans le cinéma de Rohmer) et comme elle est présente quasiment dans tous les plans, bien entendu ca devient énervant à la longue. En tout cas, sur la forme, L’anglaise et le Duc sort du lot des productions historiques. Sur le fond, il n’est pas interdit d’être plus partagé…

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Esthétiquement très réussi avec ses personnages incrustés sur des toiles peintes, Rohmer signe son chant du cygne. Actrice principale faible par contre.

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