LE 7EME JOUR

Dans un village pauvre du Sud de l’Espagne, Luciana est dévorée par la rancoeur depuis de longues années, contre un village qui lui a volé sa mère, son frère, sa maison et sa jeunesse. Hantée par la folie et le chagrin, elle pousse le reste de sa famille à se venger contre ceux qu’elle estime responsable de son malheur…

Avant Almodovar, le plus grand cinéaste espagnol fut certainement Luis Bunùel, mais il ne faut pas oublier Carlos Saura, indispensable et très doué pour parler des traumatismes causés par le franquisme, les retombées d’une dictature ayant profondément bouleversé le peuple ibérique. Cria Cuervos étant indéniablement son plus beau film. Son inspiration s’est tari à l’orée des années 2000, puis il revint avec ce film, directement basé sur un horrible fait divers, survenu dans une région reculée du Sud de l’Espagne. Le récit tourne autour d’une haine viscérale entretenue par deux familles pendant de longues années, aboutissant à une tuerie de masse totalement tragique. Saura tente d’expliquer avec des flash backs, racontés par une adolescente survivante, l’origine du Mal et les événements antérieurs au drame, non sans maladresses par moments, et en étirant parfois inutilement sa narration. Voyant venir assez clairement l’issue inexorable, le spectateur doit seulement se demander comment les choses vont lui être exposées et en cela, Saura ne se distingue pas d’un « revenge movie » traditionnel, faisant monter une tension palpable, sans se soucier de psychologie. Cette vengeance, accentuée par la chaleur écrasante de la région, possède les mêmes ingrédients qu’un film américain basique.

L’intrigue se laisse pourtant suivre sans désagrément grâce aux interprètes. Dans deux rôles plutôt éloignés de leur registre habituel, José Garcia livre une belle composition de père de famille jamais tout à fait tranquille, et Victoria Abril incarne une femme déséquilibrée et désséchée par la rancoeur, à l’opposé de son jeu extraverti vu chez Almodovar notamment. Si le traitement se révèle donc peu innovant, la violence de cette histoire dépeint une réalité effrayante: certains êtres humains sont capables de nourrir un ressentiment tellement profond qu’ils peuvent passer toute une vie à mettre en place leurs idées mortifères. A noter que pour la première fois, Saura filme un scénario dont il n’est pas l’auteur: ce 7ème Jour fut écrit par Ray Loriga, un écrivain spécialiste du roman policier.

ANNEE DE PRODUCTION 2004.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une histoire de vengeance terrible d'après un fait divers. Saura déçoit un peu avec son traitement trop attendu. José Garcia et Victoria Abril emportent la mise, mais aussi les seconds rôles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Une histoire de vengeance terrible d'après un fait divers. Saura déçoit un peu avec son traitement trop attendu. José Garcia et Victoria Abril emportent la mise, mais aussi les seconds rôles. LE 7EME JOUR