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LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS

Hans Epp est un homme très sociable, qui tente d’obtenir le respect de chacun. Ancien policier démis de ses fonctions pour une affaire de moeurs, il s’est reconverti en vendeur de fruits et légumes à la criée. Son existence est parsemée de différents revers, notamment sentimentaux. Sa femme, Irmgard, prend un amant à son insu…

Depuis peu réalisateur de cinéma après avoir beaucoup oeuvré au théâtre, Rainer W. Fassbinder impose son style, reconnaissable entre tous, avec ce premier vrai film important de sa carrière (du moins son principal succès). Il y suit la déchéance d’un raté, un homme misérable, échouant à la fois sa vie professionnelle et sentimentale. Méprisé par sa propre famille (excepté sa soeur), il tente de garder la tête haute et accepte de devenir vendeur de fruits et légumes: Fassbinder n’est indulgent avec aucun de ses personnages, ils sont tous assez ignobles et peu sympathiques, Hans lui même n’est pas qu’une victime du destin (il bat sa femme devant sa petite fille, boit comme un trou). Le cinéaste allemand assène une condamnation sans pitié sur une société aliénante, sur le pouvoir de l’argent et justement critique ouvertement le « miracle économique » d’une Allemagne, encore atteinte par la défaite de la Grande Guerre. L’échec du pays est personnifié dans ce petit homme (par la taille et par son manque d’envergure) et aucun réalisateur n’avait jusqu’ici oser poser un regard aussi radical sur sa Nation.

Sec et dur comme un coup de trique, le film ne cherche nullement à plaire ou à arrondir les angles: le spectateur pourra trouver le procédé aride et sans compassion, mais c’est ainsi que désirait s’exprimer Fassbinder. Ici, le désespoir permanent ne trouve de porte de sortie avec aucun échappatoire: ni le mariage, ni le travail, ni la famille. Et le sexe y est triste et peu excitant. Hormis la participation de sa future actrice fétiche, Hanna Schygulla, les autres comédiens ont été peu réemployés par la suite, comme Hans Hirschmüller jouant le rôle de cet anti héros et dont le parcours est resté cantonné en Allemagne. Sans doute pas aussi pleinement abouti que Les Larmes amères de Petra Von Kant ou Le Mariage de Maria Braun, cet opus porte en lui une bonne partie des éclats suivants du cinéma de Fassbinder.

ANNEE DE PRODUCTION 1971.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sec et radical, un des films les plus critiques de Fassbinder sur son pays. Portrait d'un raté misérable. Mise en scène déjà brillante avant d'autres plus grands films.

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