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LE MYSTERE VON BULOW

Sunny Von Bulow, riche héritière, est plongée dans un coma profond depuis plus de dix ans. Pour la justice, l’affaire est claire: son mari, Claus Von Bulow, a voulu l’assassiner et a été condamné à trente ans de prison. L’enquête est rouverte par un jeune avocat qui prend le parti du mari accusé, afin de démonter les certitudes et prouver son innocence.

D’après un fait divers ayant défrayé la chronique au cours des années 80, relaté dans le livre Reversal of Fortune d’Alan Dershowitz, ce film évoque tout autant l’enquête, les faits avérés et les zones d’ombres de cette affaire retentissante. Une riche héritière retrouvée inanimée chez elle, plongée dans un coma profond, et l’accusation de son mari d’être à l’origine de cette « mort » inexpliquée. S’agit il en fait d’un suicide, d’un meurtre, d’un accident de surdosage, sachant que la victime consommait beaucoup d’alcool et usait de médicaments de toute sorte? L’attitude non affectée (en apparence) de Claus Von Bulow a sûrement joué en sa défaveur et il fut condamné par l’opinion publique sans ménagement et sans preuve formelle. Le cinéaste Barbet Schroeder, doué pour traquer la vérité dans ce mystère insondable, utilise une mise en scène élégante, raffinée, et s’attache autant à la deuxième enquête ouverte par un avocat pugnace pour innocenter l’époux accusé qu’aux rapports plus qu’ambigus de ce couple. L’argent se mêlant aux sentiments, il est bien difficile de cerner les intérêts de chacun, les motivations et les points de vues divergents entre les proches, les procureurs, les journalistes, etc…

Un peu à la manière de l’ouverture de Sunset Boulevard dans lequel le personnage de William Holden commente en voix off l’action (alors qu’il est mort!!), le film s’ouvre avec la voix de Sunny Von Bulow, la victime elle même, donnant des indications depuis son état d’inconscience, sans pour autant dévoiler toute la vérité. D’ailleurs, y a t’il une vérité et une seule? C’est tout l’enjeu de cette oeuvre, finement menée, et surtout n’épargnant pas le fonctionnement de la justice américaine. Du côté des acteurs, on a du lourd: si Glenn Close semble sacrifiée (en temps de présence) à l’écran, Jeremy Irons domine la distribution avec un jeu tout en retenue, idéal pour ce rôle opaque au possible. L’Oscar lui a été décerné à raison. Schroeder signe là une peinture grinçante de la haute bourgeoisie, souvent étouffée par les conventions et les apparences (trompeuses!) et le fait que le final entretient nettement les doutes permet d’ouvrir un débat sur l’étrange personnalité de ce Von Bulow, décidément mystérieux!

ANNEE DE PRODUCTION 1990.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Evocation d'une affaire tonitruante et restée irrésolue. Schroeder livre un de ses meilleurs films et Jeremy Irons trouve un des rôles les plus puissants de son parcours.

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