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LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY

Les années passent , mais pas la jeunesse du magnifique dandy anglais Dorian Gray. Comme épargné par les ravages du temps. Son portrait, en revanche, dépeint une toute autre évolution. Petit à petit, le tableau révèle en effet les horribles conséquences de la vie de débauche et de plaisir inconséquent que mène le jeune homme…ainsi que le pacte malsain qu’il a passé avec les forces du Mal.

Adapté du célèbre roman d’Oscar Wilde, ce drame romantique situé dans l’Angleterre Victorienne lorgne de par son sujet du côté du fantastique. Le héros, un séduisant jeune dandy, fait un voeu bien curieux devant son portrait pictural: demeurer éternellement jeune dans la vraie vie, tandis qu’il vieillira seulement dans le tableau. Albert Lewin, un cinéaste atypique d’Hollywood était idéal pour raconter cette histoire proche du surréalisme, lui qui sera plus tard aux commandes de Pandora et son mythe du Hollandais Volant. Agrémenté d’un noir et blanc admirable, baignant le Londres de 1886 dans des brouillards vaporeux, cette fable sur la jeunesse éternelle est également une réflexion sur les apparences et leurs trompeuses illusions (Dorian Gray a un physique attractif et à la beauté immuable, alors que son âme dénote une décadence et une déchéance monstrueuse). Le cynisme et la laideur morale du personnage, bien incarné par un acteur peu connu, Hurd Hatfield (qui n’aura pas une carrière mémorable par la suite, comme marqué par le sceau de ce rôle dévorant), et les dialogues ciselés prônant l’individualisme et l’inconséquence sont délicieux à entendre dans la bouche de George Sanders, ce grand comédien un peu injustement oublié aujourd’hui, dans la peau d’un gentleman érudit.

En esthète de la caméra et de l’image, Lewin prit le parti (audacieux pour l’époque) de filmer le tableau maudit en couleurs, le distinguant ainsi nettement de la réalité, accentuant encore davantage la pourriture décrépite et les stigmates des vices de Gray. Ce diamant noir du cinéma américain fascine par son originalité, son aspect malsain, et bien entendu par son indéniable philosophie. A noter la présence de la délicate Angela Lansbury, en chanteuse de cabaret amoureuse pour son malheur du héros, quarante ans avant son triomphe dans la série Arabesque. Le travail soigné sur les ombres et la lumière (comme ce plan où une lampe vacille, montrant les deux faces du visage de Dorian Gray, rappelle fortement Le Corbeau, et son constant aller retour entre le Bien et le Mal). Lewin a réussi un coup de maître avec cette peinture impitoyable d’une aristocratie hypocrite, qui n’avait eu de cesse de juger les comportements de Wilde comme la dépravation incarnée.

ANNEE DE PRODUCTION 1945.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Somptueux drame fantastique sur la dépravation de l'âme humaine, ce bijou d'Albert Lewin rend justice au roman de Wilde. Hurd Hatfield mi angélique mi vampire est parfait.

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