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LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS

Livrant ses derniers combats face au cancer, le président Mitterrand prend contact avec Antoine Moreau pour rédiger ses mémoires. Passionné, le jeune journaliste trentenaire tente d’éclairer les zones d’ombres de son passé. Le vieil homme semble plus préoccupé par l’imminence de sa propre mort.

Le cinéaste Robert Guédiguian abandonne son quartier de Marseille et sa troupe d’acteurs habituelle pour adapter le roman de Georges Marc Benamou, sorte de recueil de conversations entre le président François Mitterrand et le journaliste, revenant autant sur ses années au pouvoir que sur ses convictions politiques. Il fait un portrait d’homme d’Etat, dans les derniers mois de sa vie, alors qu’il en est à l’heure des bilans, allant au plus près de la vérité de cet homme aux commandes de la France pendant près de quinze ans. Grâce à une écriture fine et une mise en scène subtile qui donne l’avantage aux mots plus qu’aux images, l’auteur de Marius et Jeannette ne met plus en avant ses idées communistes, mais relate l’idéologie socialiste, à travers les réflexions percutantes et pleine d’esprit dont était capable Mitterrand. Même si le nom du président n’est jamais nommé ou entendu, car il reste un personnage fictif, et Guédiguian refuse totalement de verser dans la mode du biopic sirupeux et larmoyant. Du coup, son récit paraitra sinon intello, du moins assez rigide. Et l’émotion surgit surtout lorsqu’est évoquée la Mort, constamment présente en arrière plan, comme une ombre menaçante réelle!

Le Promeneur raconte l’histoire d’une fin de règne autant qu’une fin de vie, les deux s’imbriquent évidemment jusqu’à ne plus faire qu’une. Le personnage du journaliste, réceptacle des confidences du grand Homme, se pose en spectateur cherchant par moments à élucider les aspects « polémiques » de Vichy, des rapports avec Bousquet, et de quelques autres points noirs de la carrière du Président. Si Guédiguian réussit son pari, c’est moins par son net penchant pour le romanesque que par la magistrale prestation de Michel Bouquet, qui n’essaie jamais d’imiter l’illustre personnage, mais de lui donner vie à sa façon. Il remporta un César du Meilleur Acteur qu’il méritait absolument. Face à lui, Jalil Lespert n’est pas écrasé et arrive à tirer son épingle du jeu. Seul bémol (et paradoxalement une qualité!): l’abondance de dialogues peut finir par rebuter les plus réfractaires à ce type de cinéma.

ANNEE DE PRODUCTION 2005.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un souci de véracité sur les derniers mois de la vie de Mitterrand, au travers de ces confidences. Guédiguian change de style et embarque Michel Bouquet dans son ultime rôle de taille!

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