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LES ENSORCELES

Jonathan Shields est un producteur d’Hollywood tyrannique, dépourvu d’humilité et a écrasé bien des gens pour se faire une place au soleil. L’écrivain James Lee Bartlow, l’actrice Georgia Lorrison et le réalisateur Fred Amiel se souviennent comment Shields les a autrefois manipulés…

Les Ensorcelés compte parmi les films les plus grandioses qui ont été fait autour du thème des « coulisses » du cinéma américain avec La Comtesse aux Pieds Nus, Une Etoile est née ou Sunset Boulevard. Derrière la caméra, l’aguerri Vincente Minnelli s’évertue à briser les miroirs, les apparences clinquantes et détruit les illusions que le public peut se faire autour de la machine à rêves. Entre séduction, fascination et trahison, le script décrit l’ascension sans scrupules d’un jeune producteur aux dents longues, prêt à tout pour arriver au sommet quitte à y perdre l’amour, l’amitié, la loyauté. Ce tableau impitoyable de destins tragiques, de vies aliénées, prend corps sous nos yeux avec le témoignage successif de trois de ses proches ayant subi ses humiliations et son ambition dévastatrice. Avec une mise en scène précise, laissant le champ libre au romanesque, Les Ensorcelés (titre français magnifique pour traduire « The Bad and the Beautiful) scrute le paradoxe du personnage de Shields: est ce un génie? un salaud arriviste? Les deux à la fois sûrement comme semble l’indiquer le déroulement de l’intrigue, presque comme s’il fallait obligatoirement se comporter comme un monstre pour affirmer sa démesure. Minnelli tire le portrait de ce pygmalion cruel, bouffi d’orgueil, et se fend d’une remarquable description du métier de producteur, celui qui oeuvre dans l’ombre et que le public ne voit jamais, ignorant tout de ses travers. Superbe scénario construit par Charles Schnee (Oscar pour lui) inspiré de la vie de David O’Selznick, où Minnelli injecte tout son amour du cinéma, lui rendant hommage, sans faire l’impasse sur ses aspects les moins reluisants.

A la distribution, Kirk Douglas livre une de ses plus brillantes prestations en producteur odieux et manipulateur, tandis que Lana Turner campe une actrice alcoolique, revenue de tout, portée ensuite par sa foi en Shields et qui connait la désillusion de l’amour trompé: son aura est indiscutable et son jeu (souvent décrié) fait ici merveille. Dans les rôles secondaires, les plus discrets Walter Pidgeon et Dick Powell se partagent le reste du prestige, et la charmante Gloria Grahame se distingue en seulement quelques scènes. En dynamitant la représentation totalement idéalisée du « star system », Minnelli orchestre un de ses plus beaux films, même si son raffinement légendaire se teinte cette fois d’amertume.

ANNEE DE PRODUCTION 1952.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un sommet de la carrière de Minnelli rendant un hommage vibrant et cruel à la fois au cinéma et à un Hollywood sans pitié. Kirk Douglas est parfait en producteur antipathique et Lana Turner prouve qu'elle n'était pas seulement une jolie blonde au talent mineur.

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