LES INNOCENTS

Jeanne, jeune femme timide, arrive dans une ville du Sud de la France, elle qui n’a jamais quitté son Nord natal. Très vite, elle rencontre Stéphane, puis Saîd, deux têtes brulées, et ennemis. Saîd joue de son pouvoir de séduction sur Klotz, un chef d’orchestre homosexuel amoureux de lui et père de Stéphane. Ce dernier, lui, fricote avec des militants d’extrême droite…

André Téchiné a bâti une oeuvre sensible, forte et pleine de cohérences depuis son premier film Paulina s’en va. En 1987, il a pourtant connu une petite baisse de régime avec ces Innocents. Il souhaitait faire un film dramatique à la hauteur d’une tragédie grecque (il y cite d’ailleurs Antigone à quelques reprises), malheureusement son ambition ne dépasse pas le stade des intentions. Pour une rare fois, son lyrisme semble forcé, exagéré, et son intrigue (ou plutôt ses intrigues) se dispersent et aucune n’accroche véritablement notre attention. La faute à un grand nombre de personnages aux motivations mal définies, à un enjeu général assez flou et à une surenchère de situations peu crédibles. L’idée de traiter de la montée de l’extrême droite et du racisme dans une France fracturée eut été plus judicieuse, si seulement le récit s’était concentré là dessus plus précisément. Au lieu de ça, il charge la mule en rajoutant la découverte de l’amour et des illusions perdues d’une jeune fille naïve, et l’homosexualité d’un personnage de troisième plan, qui semble tomber là comme un cheveu sur la soupe!

A force de vouloir raconter trop de choses, Téchiné échoue à nous impliquer dans son film, comme un train qui passerait dans une gare sans s’arrêter pour nous permettre d’y monter. Le réalisateur de Barocco convainc davantage avec son casting: Sandrine Bonnaire, lumineuse et sortie des succès de Sans toi ni loi et de Sous le Soleil de Satan est la seule touche féminine, Jean Claude Brialy dans un rôle d’homosexuel amoureux sans retour étonne sans en faire des tonnes, et enfin Abdelatif Kechiche (oui oui le futur réalisateur de La Vie d’Adèle) marque de sa présence féline un talent d’acteur très honorable. Mais on le sait, même de bons comédiens ne suffisent pas à sauver un film, et cet opus de Téchiné reste un de ses plus mineurs. Les années passant ne lui ont pas rendu service non plus.

ANNEE DE PRODUCTION 1987.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un Téchiné mineur, presque raté à force de vouloir trop dramatiser son script. Bonnaire et Brialy s'en tirent correctement.

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