Felicia, une poupée ravissante, riche et écervelée, au volant de sa Rolls, emboutit le véhicule de Gaspard, un ours rêveur, bougon, violoncelliste et amateur de jardins, au volant de sa 2 CV. Que croyez vous qu’il arriva?
Avec son sens habituel de la légèreté quand il s’attèle à une comédie, Michel Deville signe là avec sa complice Nina Companeez un scénario au sujet rebattu: la rencontre improbable de deux êtres en tous points dissemblables! Ressort idéal pour créer des malentendus et des quiproquos, c’est quand les contraires s’attirent qu’au bout du compte, l’amour peut vaincre! L’union de cette citadine insupportable mais divinement belle et d’un gentleman de campagne n’est pourtant pas une évidence pour ce dernier qui résiste à la jolie fille: de belles occasions de créer des séquences à la fois drôles et pleine d’allant. Les dialogues amusants et même spirituels sont certainement la marque la plus mémorable de cette gentille association de coeur, débouchant évidemment sur une romance inévitable! Deville s’y entend pour donner du rythme à son récit (les personnages ne tiennent d’ailleurs pas en place!) et entraine le spectateur dans une danse endiablée de séduction.
Pétillante aussi est la distribution! Le duo formé par Brigitte Bardot et Jean Pierre Cassel rappelle par certains côtés celui de L’Impossible Monsieur Bébé, autre grande comédie américaine des années 40. BB trouve ici son dernier bon rôle avant sa retraite prématurée, elle délivre une composition spontanée et bien plus fine que dans trop d’emplois tenus auparavant. Cassel, lui, joue aussi fort bien l’homme bougon, impassible, indomptable face à sa trop belle partenaire. L’Ours et La Poupée n’a rien révolutionné dans le domaine de la comédie française badine, mais s’impose comme une fable agréable pour tous les aficionados des histoires sentimentales.
ANNEE DE PRODUCTION 1970.
