Pour Mickey Barnes, mourir est une habitude. Car il est un consommable, engagé volontaire pour tester les dangers auxquels est soumis l’humanité. En cas de décès, il se trouve régénéré avec la plupart de ses souvenirs. Mais que se passerait il si la version 17 de Mickey survivait à celle de Mickey 18 ?
Six ans se sont écoulés depuis le sacre de Bong Joon Ho dans le monde entier avec son bijou absolu, Parasite, récompensé par des dizaines de prix et notamment d’une superbe Palme d’Or cannoise. L’attente fut donc fiévreuse pour découvrir son nouvel opus, tourné entièrement aux Etats Unis. Le cinéaste de The Host renoue avec la SF qu’il avait déjà exploré dans Snowpiercer avec ce conte gentiment barré où l’on croise un dictateur odieux, un héros dupliqué et double, des créatures dotées d’une intelligence supérieure et où la critique du capitalisme démonte les outrances et les dérives de l’eugénisme. Mickey 17 s’inscrit dans l’esprit d’une épopée spatiale déjantée, d’une satire politique aiguisée, bien servie par une mise en scène énergique: Bong Joon Ho reste difficilement attaquable sur ce terrain. Du point de vue du récit, les idées ne manquent pas (surtout celle de cette machine « photocopiant » les humains), le rythme s’épuise à peine, toutefois les enjeux ne sont pas tout du long tous accrocheurs, au point que l’on puisse être tenté de regarder sa montre à quelques reprises. Cette fable d’anticipation plutôt schizo et hystéro déploie un humour bienvenu, surtout lorsqu’il s’agit de tordre le cou aux abus de pouvoir. Bong Joon Ho parvient en tout cas à insérer de la comédie dans un genre pourtant balisé: la science fiction.
Qui dit gros blockbuster dit gros budget, effets spéciaux à la pointe (d’ailleurs un peu envahissants dans la seconde partie) et casting de choix! La distribution justement s’avère inégale dans l’ensemble: si Robert Pattinson se fond sans mal dans la peau de son personnage cloné, sa partenaire Naomi Ackie possède beaucoup moins de charisme. Quant aux autres, Anamaria Vartolomei, employée pour la première fois dans un film à « grand spectacle » impose de nouveau sa beauté, Toni Collette semble trop à l’aise (et mal dirigée par son réalisateur). Mark Ruffalo, quant à lui, en fait des tonnes en dirigeant tyrannique, sorte de Trump survitaminé et éructant. Résultat des courses: Mickey 17 divertit sans difficulté, amuse par moments, mais n’atteint cependant jamais les sommets auxquels le réalisateur coréen nous a habitués.
ANNEE DE PRODUCTION 2025.