Ils viennent de partout, ils ont une chose en commun: la Légion Etrangère, leur nouvelle famille, pour laquelle ces hommes se battent au péril de leur vie, pour défendre les intérêts de notre Nation. De leur côté, leurs femmes luttent pour garder leur amour vivant, supporter l’absence, élever les enfants…
Après Baden Baden, la réalisatrice Rachel Lang est de retour avec ce second long métrage, placé sous le signe d’un double drame. D’abord, le drame de la vie militaire endurée sur des terrains hostiles par ces hommes prêts à mourir pour la France et engagés au maximum, ensuite le drame de leurs épouses, subissant le vide laissé par le mari, obligées de mener leur quotidien toutes seules ou avec des enfants à charge, en espérant faire tenir aussi leur couple sur la durée. Deux beaux sujets. Sauf que très clairement, le récit a le cul entre deux chaises tout du long, ne traitant véritablement ni l’un ni l’autre. La partie militaire en tant que telle, pas très excitante, nous renseigne un peu sur les conditions de préparation aux combats et s’avère plus ennuyeuse qu’enrichissante. Et le point de vue plus intimiste sur le ressenti des femmes restées au pays souffre d’une certaine platitude. Ce qui donne en fin de compte un film atone, sans perspective.
La mise en scène aurait pu dynamiser l’ensemble avec davantage de prises de risques, or là Rachel Lang se contente de filmer très scolairement ses personnages. De plus, on sent arriver la tragédie finale bien en amont, sans aucune surprise, ce qui désamorce quelque peu l’émotion recherchée. Quelle idée d’avoir aussi terminer son film avec ses images de légionnaires en plein corps à corps, pseudo érotiques? Des plans en prime calqués sur ceux de Beau Travail de Claire Denis. Au niveau des comédiens, on retrouve Louis Garrel, toujours en service minimum côté expressions (même si son jeu non appuyé n’est pas trop mauvais), Camille Cottin actrice de plus en plus accomplie (mais son temps de présence n’est pas folichon) et enfin la toute jeune Ina Marija Bartaité, d’origine lithuanienne, joliment sensible et touchante (hélas elle est prématurément décédée au printemps dernier). Sûrement pleine de louables intentions, cette oeuvre aurait dû choisir entre ces thèmes pour accéder à quelque chose de plus solide et de plus pertinent.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.