NITRAM

Vivant une vie d’isolement et de frustration, un jeune homme développe une amitié inattendue avec une héritière recluse. Lorsque cette relation touche à sa fin tragique, sa solitude et sa colère culminent dans des actes de plus en plus imprévisibles, que même ses parents aimants ne voient pas venir…

Pour sa nouvelle réalisation, l’australien Justin Kurzel, auteur de Mac Beth et de Assassins Creed, évoque un fait divers terrible survenu en 1996 dans le pays des kangourous: le massacre de Port Arthur, perpétré par un tueur solitaire, où trente cinq personnes trouvèrent la mort. Mais Kurzel dépasse largement le simple constat d’horreur découlant de ce drame: il élabore son récit autour d’un portrait masculin sans concessions. Celui d’un jeune homme asocial, désaxé et dont on devine assez vite le côté « borderline ». Certainement schizophrène mais non déclaré comme tel, il vit avec ses parents, sans présenter de danger apparent. La tragédie est pourtant en marche et le scénario, glaçant, nous y conduit d’une manière implacable. La mise en scène accompagne tout du long ce personnage de « monstre ordinaire », un peu comme le ferait Haneke par exemple: froidement, la caméra offre une vision clinique de ses actes, sans les juger ni les absoudre.

Nitram assume par contre sa dénonciation très forte de la vente libre d’armes à feu et de ses conséquences dramatiques. L’autre qualité remarquable du film réside dans une interprétation impeccable: Caleb Landry Jones (un nouveau venu) incarne puissamment le rôle titre et a remporté le Prix du meilleur acteur à Cannes, l’an passé. Quant à la trop rare Judy Davis, l’héroïne du magnifique Route des Indes de David Lean, elle livre une fabuleuse prestation de mère démunie et dévastée par sa progéniture insaisissable. Dans un petit rôle, Anthony LaPaglia, habitué aux films de mafias italiennes, émeut infiniment en père au bout du rouleau. Bref, un excellent drame psychologique dérangeant dont on ressort aussi secoué qu’abattu.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Portrait d'un marginal responsable d'un carnage. Réalisation au top de Justin Kurzel. Caleb Landry Jones et Judy Davis extraordinaires. Un film remuant.

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