Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe son intention de le quitter, après vingt ans de mariage. Leurs enfants, bientôt arrivés à l’âge de quitter la maison ne prennent parti ni pour l’un ni pour l’autre. Dans une opération de la dernière chance, Christophe propose à sa femme un week end pour sauver leur amour: revisiter tous les endroits clefs de leur rencontre, afin de ranimer -peut être- la flamme…
En Amérique, la comédie du « remariage » ou du « désamour provisoire » fut longtemps un genre en soi dans le cinéma romantique. Beaucoup moins en France. Nous les Leroy arrive à point nommé pour faire mentir ce constat en proposant le récit d’une femme lassée par son mari, désireuse de reprendre sa liberté et de regoûter à la vie de célibataire. Lui ne l’entend pas de cette oreille et se met en tête de la reconquérir le temps d’un week end: sur le papier, ce pitch aussi simple que ténu pourra sembler insuffisant à ceux qui veulent rire aux éclats et même à ceux plus friands de drames conjugaux. Le réalisateur Florent Bernard (habituellement scénariste) passe derrière la caméra pour ce premier long métrage: autant être honnête d’entrée de jeu, sa mise en scène ne casse pas trois pattes à un canard et se révèle assez insignifiante… heureusement il se rattrape avec son scénario et ses interprètes! Hormis quelques séquences un peu « attendues » et faciles, Nous les Leroy trouve le bon dosage entre comédie (franche) et émotion (sans pathos), jouant avec une certaine habileté sur le mode nostalgique. Entre le point de vue des ados qui ont une place majeure dans l’histoire de ce couple et celui de chacun des protagonistes, l’intrigue déroule tranquillement une douceur appréciable, une tendresse pas désagréable et aboutit à un divertissement au capital sympathie indéniable.
Le tandem Charlotte Gainsbourg/José Garcia, jamais réunis jusque là, est pour beaucoup dans l’attachement progressif que l’on a pour ces amoureux déchirés entre leur passé commun et leur avenir incertain, voire impossible. Elle, toujours extra dans le registre comique, sait aussi très bien pleurer (elle le fait d’ailleurs un peu trop ici), et lui à qui l’on pardonne certaines lourdeurs fait également passer la pilule avec aisance. Tout en envoyant des ondes positives, le film ne se prive pas de dédramatiser la séparation et de montrer que s’aimer pour toujours reste parfois du domaine du « rêve » ou du conte. A noter les bonnes prestations des deux jeunes, Lily Aubry et Hadrien Heaulmé, tenant la dragée haute au couple de comédiens confirmés. A voir pour un moment sans prise de tête.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.