PHILADELPHIA

Alors qu’il vient de rejoindre le plus prestigieux cabinet d’avocats de Philadelphie, Andrew Beckett, talentueux juriste, découvre peu après qu’il est atteint du Sida. Ses nouveaux associés n’hésitent pas à arranger une « faute professionnelle » bidon pour justifier son renvoi. Décidé à ne pas se laisser faire, Andrew attaque le cabinet pour licenciement abusif, grâce à l’appui de Joe Miller, avocat noir et hétérosexuel. Malgré ses préjugés, ce dernier accepte de défendre les intérêts d’Andrew dans son combat pour la justice et contre la discrimination…

Sorti du triomphe mondial du Silence des Agneaux, le réalisateur américain Jonathan Demme pouvait à peu près s’attaquer à tous les sujets, mais désireux de faire un film qui pallie l’absence dramatique de personnages homosexuels positifs dans le système hollywoodien, il signe ce Philadelphia qui va clairement marquer un avant et un après dans la représentation des gays au cinéma. Jusque là cantonnés aux productions underground, voici qu’un homosexuel tient enfin le premier rôle d’une oeuvre à gros budget. Véritable réflexion sur cette espèce de phobie qu’ont les hétéros envers la différence sexuelle, le film dénonce les agissements discriminatoires d’un cabinet d’avocats envers leur « meilleur » poulain, dès lors qu’il apprend sa maladie. Plus qu’un simple film de procès (où se déroule pourtant une majorité des séquences), Philadelphia regarde le virus en face, le désigne, le nomme et en cela, reste une oeuvre courageuse ouvrant la voie à toute une série de films qui pourront à l’avenir traiter du sujet sans crainte. Demme évite toute esbrouffe dans sa mise en scène pour aller au coeur du « problème », rendant la dignité à son héros floué et condamné d’avance. Quasiment d’utilité publique à sa sortie (en 1993, la trithérapie n’existait pas encore et la majorité des séropositifs mourraient de leur infection), ce scénario costaud aux intentions didactiques nous agrippe dans une sorte de fluidité étonnante.

La performance largement commentée de Tom Hanks, jusque là sympathique acteur de pitreries sans conséquence (Big, Splash) et montrant son registre tragique plus qu’intéressant (Oscar pour lui!), ne doit pas faire oublier le jeu introverti et formidable de son partenaire, Denzel Washington, parfait en avocat évoluant de l’homophobie la plus crasse à une compassion réelle. Dans cette leçon de vie, une séquence miraculeuse a marqué les esprits au fer rouge: l’explication orale d’un morceau d’opéra déchirant La Mamma Morta entonné par Maria Callas, comme si un océan de beauté s’ouvrait devant nous. S’il y a une réserve à émettre sur l’ensemble, il s’agirait de souligner que Demme cède à une fin un peu trop larmoyante et dépourvue de subtilité. En tout cas, ca n’enlève rien à la force du film qui nous a largement conquis jusque là.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

LE grand film sur le Sida qu'Hollywood eut enfin le courage de traiter frontalement. Beau scénario et ode à la tolérance avec un seul bémol: un final plein de bons sentiments. Tom Hanks habité par son rôle remporte un Oscar mérité.

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