REBECCA

Suite à une rencontre romantique, une jeune dame de compagnie timide se marie avec Maxim de Winter, un riche anglais, veuf depuis un an à peine. Il l’emmène vivre dans sa demeure des Cornouailles, Manderley, que hante le souvenir de la défunte, Rebecca, une femme que tout le monde trouvait sublime et fascinante. Notamment la gouvernante de la maison, l’inquiétante Mm Danvers…

Pour son tout premier film sur le sol américain, le britannique Alfred Hitchcock collabora avec David O’Selznick sur l’adaptation d’un roman à succès de Daphné du Maurier, Rebecca. Restant fidèle à l’esprit du livre, Hitch élabore un climat angoissant après l’exposition des personnages et rentre vraiment dans le vif du sujet au bout d’une bonne demie heure de film: dès l’arrivée à Manderley (cette magnifique bâtisse qui inspirera Xanadu à Orson Welles pour son Citizen Kane, l’année suivante), l’intrigue se pare de mystères, d’étrangeté et le réalisateur laisse de côté la romance tendue entre les deux tourtereaux pour se consacrer à l’évocation de Rebecca, la première épouse morte. Cette dernière est partout, son souvenir hantant non seulement les murs mais les esprits de chacun (domestiques, voisins, amis), ne permettant pas à la nouvelle Miss de Winter de trouver sa place. La narration proprement policière vient tardivement dans le scénario et d’ailleurs la deuxième heure ne ménage pas le spectateur avec une succession de coups de théatre un peu poussifs qu’Hitchcock ne rend pas forcément très fluides. A côté de cette faiblesse, sa mise en scène est élégante, sombre quand il faut et joue beaucoup avec la nature (l’arrivée à Manderley sous l’orage, la mer déchainée responsable de la noyade de Rebecca restent de beaux moments de cinéma). Cette oeuvre annonce bien sûr le talent indéniable du maitre du suspense pour raconter une histoire, pourtant elle ne se classe pas parmi ses plus grandes réussites.

Le couple formé par Laurence Olivier (magistralement beau) et la jeune Joan Fontaine possède une magie particulière. L’actrice sans cesse mal à l’aise avec ce personnage rend assez crédible son changement en cours de film, passant de la « victime » apeurée à la femme amoureuse prête à défendre son homme coûte que coûte, même quand il est accusé de meurtre. Enfin, le rôle de Mm Danvers, la gouvernante aux yeux reptiliens, échoit à Judith Anderson, une comédienne abonnée aux rôles secondaires et qui l’incarne à merveille. Hitchcock est parvenu à esquiver le Code Hays en évoquant par allusions successives la relation saphique entretenue par la défunte Rebecca et cette Mm Danvers totalement possédée par son souvenir. Rebecca obtint l’Oscar du meilleur film (le seul de toute la carrière de Sir Alfred): un peu exagéré tant il l’aurait mérité dix  fois plus pour Les Enchainés ou Vertigo ou Psychose, entre autres!

ANNEE DE PRODUCTION 1940.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Tout premier long métrage américain pour Hitchcock, encore sous l'influence de ses années anglaises. Le scénario est romanesque, policier et un peu "exagéré" dans sa dernière partie. Laurence Olivier et Joan Fontaine constituent un couple de légende.

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