Sous la direction d’Andreas Baader et de Ulrike Meinhof, une journaliste qui s’engage à ses côtés, le Groupe Fraction Armée Rouge se radicalise et commet des attentats terribles à travers l’Allemagne de l’Ouest. Revendiquant un anti capitalisme et une haine pour la police, la bande n’hésite pas à multiplier kidnappings, braquages, meurtres pour faire entendre leur révolte et s’imposer comme des « guerilleros » ultimes.
Les années de plomb couvrirent la période 1968/1977 et marqua profondément l’Allemagne par la violence extrême du groupe terroriste le plus emblématique de l’Histoire du pays. Le réalisateur Uli Edel, connu pour avoir adapté le roman Moi Christiane F et dirigé Madonna dans le thriller érotique Body, s’empare de cette page sombre qu’il relate à l’aide de documents d’archives, d’infos de l’époque, tout en ayant l’ambition de livrer aussi un grand film d’action pure. Carrément violent de bout en bout, La Bande à Baader se déroule tambour battant, tourné presque dans une urgence de raconter comment ces révolutionnaires tentèrent de mener une lutte contre les politiques en place, jugeant l’Etat responsable de tous les maux de la société. Mêlant la fiction à des images réelles (notamment la prise d’otages de Munich aux JO de 1972 ou le détournement du Vol de la Lufthansa par exemple), le film se veut didactique, divertissant et cherche à aller au plus près des faits. Non sans une complaisance gênante dans la représentation de la violence, desservant quelque peu l’ensemble du sujet traité. La psychologie de ces anarchistes armés prêts à tout apparait souvent un peu sommaire (Andréas Baader décrit comme un voyou de grand banditisme aux motivations peu claires), plus intéressant reste le personnage de la journaliste Ulrike qui bascule de l’information écrite modérée à la dérive terroriste. Niveau action, Uli Edel ne lésine pas sur les moyens et aucun risque de sombrer dans l’ennui!
Porté par de jeunes acteurs allemands fortement talentueux comme Moritz Bleibtreu, révélé dans L’Expérience, ou bien Martina Gedeck (sublime dans le remarquable La Vie des Autres), La Bande à Baader souffre sans doute de sa durée excessive de 2H25, d’autant que sa dernière partie, montrant la prolifération des RAF (brigade terroriste anarchiste), succédant aux membres fondateurs alors emprisonnés, se perd plus ou moins dans une narration plus confuse. En essayant d’être exhaustif, Uli Edel tombe dans l’énumération d’événements sanglants qui lui évite de prendre parti, et encore moins de se poser en moraliste. On peut malgré tout se laisser tenter par le côté « thriller » plutôt efficace.
ANNEE DE PRODUCTION 2008.
