REPULSION

Une jeune manucure belge, Carole, travaille et vit à Londres avec sa soeur Hélène. Carole, introvertie, éprouve des problèmes relationnels avec les hommes. Elle repousse Colin, qui la courtise et n’aime pas Michael, l’amant de sa soeur … Quand cette dernière part en vacances avec son ami, Carole sombre progressivement dans la névrose. Reclue et redoutant le monde extérieur, elle bascule dans une schizophrénie meurtrière…

Pour son deuxième passage derrière la caméra, après Le Couteau dans l’eau, le polonais Roman Polanski frappe très fort avec cette observation clinique d’un cas de schizophrénie féminine, qu’il dissèque au scalpel de son regard acéré, et grâce à un scénario fort bien écrit, avec l’aide de Gérard Brach. A la lisière du fantastique par moments, le film reste avant tout un drame psychologique intense et angoissant et un portrait de femme en pleine confusion mentale, à la limite de la folie. La mise en scène, éblouissante avec ses mouvements d’appareils aussi tordus qu’inventifs, ainsi que les images magnifiques en noir et blanc rendent l’atmosphère presque irrespirable. L’unique décor d’appartement, lugubre et étouffant à la fois, est quasiment un personnage à part entière, tant il prend une importance majeure dans le récit. Les fissures que Carole perçoit sur les murs et au plafond sont elles seulement des projections imaginaires de son esprit malade? Toute cette ambiguité donne à Répulsion un aspect presque surréaliste, tout en décrivant le quotidien de l’héroïne et sa perte de repères dans le temps.

Le thème de la paranoïa est également évoqué comme il le sera plus tard assez souvent dans l’oeuvre de Polanski, à commencer par Rosemary’s Baby ou Chinatown. Ce cauchemar éveillé dérangeant et éprouvant pour les nerfs tient aussi énormément à son actrice principale. Catherine Deneuve, 22 ans à peine, sortie des gentils Parapluies de Cherbourg, casse littéralement son image de blonde froide et innocente, pour faire de ce personnage complexe une composition magistrale de psychotique dangereuse. Son visage, toujours très beau, semble avoir intégré les moindres expressions nécessaires pour restituer les perturbations mentales dont elle souffre. Le film a obtenu très justement l’Ours d’Or à Berlin et demeure une des plus grandes réussites du cinéaste tant décrié depuis, pour des raisons n’ayant plus rien à voir avec le cinéma.

ANNEE DE PRODUCTION 1965.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Intensément troublant et perturbant, ce second film de Polanski l'a conduit dans la cour des grands. Prestation exceptionnelle de Catherine Deneuve, transfigurée.

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