SOEURS

Zorah, Djamila et Nora sont trois soeurs d’origine algérienne, vivant en France depuis leur enfance, depuis que leur mère a divorcé de leur père. Ce dernier s’est permis d’enlever leur jeune frère sur place et elles ne l’ont jamais revu. Chacune a bien sûr souffert de cette situation et leur vie d’adulte en a pâti. Zorah, l’ainée, met en scène une pièce de théatre qui raconte leur histoire. Ses deux soeurs l’apprennent et sont révoltées, car elles n’ont pas été consulté… Peu de temps après, leur père est victime d’un AVC, les trois femmes vont devoir partir en Algérie à son chevet.

La réalisatrice Yamina Benguigui, dont le film Inch’allah Dimanche avait eu un succès mérité, revient près de vingt ans après, avec ce second long métrage, qu’elle revendique comme autobiographique. Un drame familial fort en émotions, tourné entre la France et l’Algérie, les deux pays chers au coeur de la cinéaste. Son film, bourré de bonnes intentions, brasse beaucoup de thèmes différents comme la quête identitaire, la double culture, les traumatismes du passé, et également du mouvement révolutionnaire algérien. Autant de sujets passionnants qu’elle tente de mener de front, à travers cette histoire de trois soeurs, chacune en souffrance de leur lien rompu violemment avec le père et le manque d’un frère enlevé très jeune. Le récit est donc foisonnant, quitte parfois à se complexifier pour rien, et entre les différents personnages, les flash backs et les intrigues à suivre, Benguigui nous demande une attention soutenue. Par moments, l’émotion nous gagne, à d’autres on est un peu plus indifférent, ou moins concerné.

La réalisation s’avère un peu approximative, surtout lorsqu’elle s’emploie à faire une mise en abyme entre les faits réels et ceux qu’elle relate dans la pièce de théatre, montée par la soeur ainée. En tout cas, le quatuor d’actrices impeccable qu’elle dirige nous ravit par leur capacité à transmettre leur amour autant que leurs ressentiments. Isabelle Adjani campe Zorah avec sa beauté et son charisme intacts (toujours trop rare sur nos écrans), Rachida Brakni que l’on a plaisir à retrouver aussi, Maiwenn au jeu intense et proche de son rôle d’ADN. Et enfin Hafsia Herzi, déployant une maturité éclatante (elle fut la révélation de La Graine et le Mulet), tient tête à ses trois illustres collègues. Soeurs réussit une chose essentielle: rendre visible une mémoire commune, tout en restaurant une identité tronquée entre deux cultures, et son but est atteint grâce à sa sensibilité et à ses comédiennes totalement investies.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

 

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un beau film sur une famille déchirée entre deux pays. Mise en scène inégale, mais actrices superbes, dont Adjani et Hafsia Herzi.

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