SOUS LE SABLE

Chaque été, Jean et Marie, mariés depuis 25 ans partent en vacances dans les Landes. Mais cette année, alors que Marie dort sur la plage, Jean part se baigner et disparait. S’est il noyé? S’est il enfui? Marie se retrouve seule face à l’énigme de cette disparition et l’absence de l’homme de sa vie semble perdre pied avec la réalité…

Avec ce quatrième film, François Ozon est parvenu sans nul doute à une sorte de maturité dans sa mise en scène et la construction de son récit. Après un prologue résolument lumineux et placé sous le signe du soleil, l’intrigue démarre vraiment avec le mystère de cet homme, dont on ignore s’il est mort, en fugue, s’il s’est suicidé ou s’il a été victime d’un accident. Dès lors, le point de vue subjectif de sa femme prend toute la place, de manière d’autant plus troublante qu’elle semble dominée par le déni, continuant à « faire » comme s’il était auprès d’elle. Elle lui parle, elle l’imagine physiquement présent, devant ses amis elle n’aborde jamais le sujet de cette soudaine disparition inexpliquée. Avec la collaboration de l’écrivaine Emmanuelle Bernheim au scénario, Ozon traite subtilement de la question du long et difficile travail de deuil, mais dresse en même temps un magnifique portrait de femme esseulée, refusant l’inéluctable, jusqu’à friser la folie. Grâce à sa réalisation classique mais pleine de nuances, il échafaude un récit astucieux constamment entre fantasme et réalité, comme si son héroïne se réconfortait à sa façon, en retardant le processus d’acceptation.

On a pu reprocher bien des fois à Ozon son extravagance et son sens de la provocation dans la majorité de ses oeuvres: ce n’est absolument pas le cas ici! Paradoxalement, ce film sombre au sujet fort l’a hissé très haut au rang des réalisateurs français sur qui compter désormais. Il y est magistralement aidé par son actrice, Charlotte Rampling, rayonnante même lorsqu’elle est au bord de sombrer. Elle n’a pas retrouvé depuis un aussi beau rôle à défendre. Un film grave, où le parcours intérieur du personnage est un long cri de douleur qu’elle n’arrive pas à pousser. Et ce final dont on sort durablement secoué…

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Jamais le deuil n'a été aussi bien traité, avec gravité et sobriété. Ozon à son meilleur. Splendide composition de Charlotte Rampling.

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