Un meurtre homophobe est commis en Russie. Un parmi des dizaines d’autres… Anton et Vlad croient en avoir été les témoins involontaires. Ils se lancent dans une enquête pour tenter de retrouver les auteurs de cet assassinat intolérable. L’aventure n’est pas sans danger et peut mettre en péril leur vie. Anton pense s’approcher de la vérité…
Le jeune Jonathan Taieb, français d’origine, a eu le courage d’aller tourner ce film en Ukraine, à quelques kilomètres de la Russie, dans laquelle des agressions hyper violentes touchant les homosexuels ont lieu, en toute impunité, et sont même filmées pour être partagées sur Internet. Afin de dénoncer ces effroyables agissements, il raconte le combat de deux hommes (en couple et heureux) se battant pour ne pas laisser impuni un crime homophobe, tout en suivant leur propre histoire d’amour. Le sujet est fort, nécessaire, et mérite bien sûr qu’on y adhère massivement. Le traitement dans la réalisation s’approche au plus près du vrai « faux » documentaire, filmé caméra à l’épaule, comme pour signifier une urgence de chaque instant, délaissant toute dramaturgie inutile, mais n’évitant pas non plus des séquences de « flottement » un peu creuses. La limite du projet se situe justement à cette frontière entre la fiction et le reportage, déroutant par moments, engagé à d’autres.
Stand n’entend pas seulement délivrer un message militant, même si son désir de mettre à jour la haine gratuite d’individus protégés par les lois liberticides de la politique de Poutine, transparaît clairement dans le propos. Les deux acteurs, Renat Shuteev et Andrey Kurganov, très convaincants, participent pleinement au but affiché: entamer une réflexion sur la morale, le Bien et le Mal, l’ignorance et la violence envers les minorités LGBT. D’ailleurs, pour accentuer la visibilité et inciter à une plus large tolérance, le film fut sélectionné dans de très nombreux festivals, dont la prestigieuse Berlinale. Jonathan Taieb invite à une forte résistance et ne serait ce que pour cette raison, son oeuvre vaut d’être vue.
ANNEE DE PRODUCTION 2015.