TAR

Lydia Tar, cheffe avant gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle est célébrée partout, alors qu’elle prépare un concerto très attendu de la Symphonie n°5 de Mahler. Mais en l’espace de quelques semaines, sa vie se désagrège de façon fulgurante, suite au suicide d’une de ses anciennes élèves…

Il s’agit seulement du troisième long métrage de l’américain Todd Field en plus de vingt ans, après In the Bedroom et Little Children. Une oeuvre d’autant plus rare donc! A quoi reconnait on un film aussi immense que précieux? Si la réponse peut varier selon les goûts et les sensibilités, nul doute que Tar en possède en tout cas les atouts les plus essentiels: une écriture subtile, des dialogues exigeants, une mise en scène ébouriffante de précision, un script tranchant comme une lame de rasoir et une maitrise d’ensemble impressionnante. Todd Field nous entraine dans l’histoire de cette cheffe d’orchestre brillante, érudite, perfectionniste, passant de la lumière aux ténèbres, assaillie par un passé qu’elle croyait enfoui, mise violemment face à ses manquements, obligée de répondre de sa tyrannie. Le déroulement de ce basculement s’effectue par petites touches, quelques fausses notes de musique venant troubler un concerto sublime, Field distillant ses cartouches au compte gouttes pour mieux les rendre implacables. Les rapports de pouvoir, de domination y sont traités avec un art millimétré, rappelant habilement que les affaires de moeurs peuvent également provenir de femmes puissantes, usant de leur charisme. Le rôle de la musique dans tout ça? Loin d’adoucir les comportements humains ou les dérapages psychologiques de l’héroïne, elle est là en accompagnement, jamais envahissante, toujours à propos, utilisée comme il se doit et non pas pour dicter nos émotions.

Il est bien faible de dire combien Cate Blanchett est magistrale (tout le temps) tant elle habite son personnage jusque dans ses moindres tics. Secrète, dure, cassante et fière avant d’entamer sa chute annonçée, elle hante les plans, avec une présence monstrueuse. Ce qu’elle exécute là est juste énorme et devrait lui permettre sans mal de décrocher l’Oscar de la Meilleure Actrice. Pour parachever le tout, la photographie de Florian Hoffmeister donne réellement le sentiment de nous trouver entre le rêve et le cauchemar, avec sa lumière vaporeuse, douce et créant une ambiance presque étrange. La durée de 2H38 va peut être rebuter un public habitué à être abruti d’images ultra rapides: Todd Field prend son temps et l’autopsie de son personnage intrigue, questionne, bluffe sans forcer. Il est devenu si rare d’atteindre un tel niveau d’excellence dans le cinéma d’auteur américain. Musique Maestro!

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

3ème opus de Todd Field et électrochoc à bien des niveaux: script, mise en scène, utilisation des silences et des mots. Cate Blanchett renversante n'a jamais donner autant. Du cinéma d'auteur MAJEUR.

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