Une femme de la bourgeoisie anglaise, Heden Collyer, a tenté de se suicider par le gaz. Qu’est ce qui a pu provoquer cet élan de désespoir? Tiraillée entre un ex mari indifférent, juge d’instruction trop occupé, et un amant inconséquent, Freddy, pilote d’essai qui lui accorde de temps en temps une visite, sa vie affective semble dans une impasse…
Au départ, une pièce mineure du dramaturge Terence Rattigan que le cinéaste Anatole Litvak adapte pour le grand écran dans cette production anglaise n’étant pas rentré dans les annales. Cette étude de caractère féminin sert de base à ce récit plutôt brumeux dans lequel une femme d’une quarantaine d’années se débat dans ses complications sentimentales, ne parvenant pas à trouver un équilibre qui lui permettrait d’être en harmonie avec elle même. Presque tout repose sur les dialogues, innombrables, au point d’avoir l’impression de suivre un interminable bavardage sans grand intérêt. En outre, Litvak ne fait aucun effort pour rendre sa réalisation un tant soit peu vivante et verse dans le pire théâtre filmé. L’analyse des sentiments n’est guère fouillé et le rapport entre les personnages demeurent la plupart du temps relativement survolés. En guise de drame psychologique, le propos se contente de rappeler la frivolité des hommes face à l’implication totale d’une femme qui donne tout en amour, jusqu’à sa fierté. Dans une suite de lieux communs, L’Autre Homme n’inspire qu’ennui et perplexité.
Pierre de voûte du projet, l’immense actrice anglaise Vivien Leigh semble mal à l’aise dans ce rôle étriqué qui ne lui laisse guère l’occasion de briller. Certes, l’aura de l’ex star d’Autant en Emporte le Vent a déjà bien pâli, mais avec du texte et de la substance, elle sait encore atteindre des sommets (rappelons nous son interprétation de Blanche Dubois dans Un Tramway nommé Désir). Ici, elle n’est presque que l’ombre d’elle même. Quant à son partenaire, le peu excitant Kenneth More, il ne sait que geindre, surjouer, et ne rehausse jamais le niveau général. Peu surprenant dès lors que ce film inepte soit passé inaperçu à sa sortie.
ANNEE DE PRODUCTION 1955