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UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES

En 1919, Mathilde, 19 ans, pense obstinément que son fiancé Manech, parti pour la grande guerre, est toujours en vie. Malgré l’acte de décès officiel qu’elle a pourtant eu sous les yeux. Si Manech était bien mort, elle le saurait au fond d’elle même! Elle se raccroche à son intuition et mène sa propre enquête, avec l’aide d’un détective privé Germain Pire. Et se met en tête de rencontrer ceux ou celles qui ont pu côtoyer Manech avant sa « disparition »…

Trois ans après le phénoménal succès d’Amélie Poulain, Jean Pierre Jeunet adapte un roman de Sébastien Japrisot pour lancer la production d’un « super blockbuster » à la française avec des gros moyens, de l’ambition, un casting cinq étoiles et une envie démesurée d’en mettre plein les yeux au public. Un Long Dimanche de Fiançailles est pile au croisement de plusieurs genres: le film de guerre, le drame romantique, l’évocation historique et le faux polar. Construit autour d’une enquête menée par la jeune héroine pour retrouver son fiancé censé être mort, le film impressionne d’abord par son esthétique stylisée, son aptitude à nous replonger dans l’enfer des tranchées de la guerre 14/18 avec un réalisme rarement égalé jusqu’ici. Toute la sauvagerie des bombardements allemands contraste avec les grands sentiments dont l’intrigue regorge: pour raconter cette histoire d’amour passionnée que le conflit a stoppé net, le scénario utilise quelques flash backs, nourrit l’espoir insensé tout du long et s’autorise même des dialogues facétieux, un esprit « Amélie » dans la façon de narrer les événements, d’entrecroiser les histoires humaines. Soutenu par une BO composée par Angelo Badalamenti (Mulholland Drive svp!), magnifié par un diaporama sépia de toute beauté, le film regorge de trouvailles visuelles mises en images par le chef opérateur Bruno Delbonnel, un des meilleurs dans son domaine. Alors bien sûr, on peut toujours faire la fine bouche sur une tendance à enjoliver le récit, à le rendre même passablement trop rocambolesque, pourtant Jeunet nous tient en haleine plus de 2H10 durant.

Il offre à Audrey Tautou la possibilité de jouer un personnage solaire et sombre à la fois, moins enjoué que ne l’était Amélie, et la jeune actrice prend son rôle à bras le corps, entre émotions et obstination. Son alter ego, Gaspard Ulliel, endosse les habits de son fiancé, pauvre soldat égaré de la grande guerre. Et puis, tous les autres (la liste exhaustive bien trop longue à dresser), citons tout de même Albert Dupontel, Ticky Holgado, André Dussollier, Dominique Pinon, Bouli Lanners, Jean Pierre Darroussin, Clovis Cornillac et chez les femmes, deux actrices avec un A majuscule: Jodie Foster en veuve renaissant à l’amour est prodigieuse et Marion Cotillard campe une vengeresse absolue dans un second rôle épatant qui lui permettra de décrocher son premier César, trois ans avant La Môme. La candeur poétique de l’ensemble emballe jusqu’au final baigné d’une lumière d’été réconciliatrice. Jeunet n’a peut être pas atteint le chef d’oeuvre, en tout cas il impose sa vision toute personnelle par la magie d’un grand spectacle populaire.

ANNEE DE PRODUCTION 2004.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un très lourd travail de Jeunet: mise en scène bourrée d'idées et de fantaisie, récit parfois invraisemblable mais prenant, et casting de choix: Tautou, Foster, Cotillard, Ulliel etc... La reconstitution de la grande guerre est époustouflante.

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