Paul André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt dépressif. Riche mais seul, il s’ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c’est d’une famille. Violette, quadragénaire aussi, croule sous les dettes et craint de perdre la garde de ses deux jeunes enfants. Paul André lui propose alors un marché peu ordinaire: intégrer sa famille moyennant rémunération…
Jean Pierre Améris, à qui l’on doit Les Emotifs Anonymes et C’est la Vie, n’est pas un réalisateur majeur, mais fut tout de même capable de proposer des sujets agréables, traités honnêtement et obtint des petits succès non négligeables. Avec cette comédie au pitch plus fumeux qu’original (un homme « achète » l’amour d’une famille et tombe inévitablement amoureux de la mère), il tente une étude sociale sur la lutte des classes et se prend un peu les pieds dans le tapis. Bien sûr, le traitement se veut surtout léger et drôle, à prendre à la blague, mais justement il y a peu de séquences réellement amusantes, beaucoup de répliques tombant à plat et les personnages factices ne permettent pas une quelconque adhésion à leur « union » improvisée. Comme cette association, le ton sonne faux et à part quelques rares sourires, le film a le plus grand mal à nous embarquer. De plus, l’opposition de caractères entre les deux protagonistes (lui renfermé et triste, elle pétulante et énergique) souffre d’une caricature tellement peu subtile qu’elle ne fonctionne pas.
Alors laborieusement, Améris déroule un script sans la moindre surprise, dans lequel le romantisme se pointe avec ses gros sabots, ajoutant un sentimentalisme de pacotille à l’ensemble. Reste le casting pour ne pas sombrer totalement dans la médiocrité. Benoit Poelvoorde, déjà interprète du réalisateur, fait ce qu’il sait faire, sans forcer, donnant limite l’impression de s’ennuyer. Quant à Virginie Efira, elle se défend bien en mère au foyer endettée et parvient à nous empêcher la torpeur définitive. Du cinoche plus pantouflard que populaire en somme.
ANNEE DE PRODUCTION 2015.
