AccueilCritiquesDrameWE NEED TO TALK ABOUT KEVIN

WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN

Eva a mis sa vie professionnelle entre parenthèses pour donner naissance à son fils Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. L’enfant semble mutique, presque autiste, sans les symptômes inhérents à cette maladie. Alors qu’il fête ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge sur sa responsabilité, en se remémorant jour et nuit les étapes de la vie avant l’horreur. Qu’aurait elle dû faire? Pu faire?

Il est tout de même très peu fréquent d’être ébranlé à ce point par un film, de ressentir comme une déflagration en soi, en le découvrant! Cette oeuvre, adaptée d’un roman de Lionel Shriver par la réalisatrice britannique Lynne Ramsay, provoque un choc visuel, émotionnel, dont on sort sonné et KO. Décrivant la lente dérive d’un adolescent au départ « difficile » vers la folie meurtrière, le récit traite en creux de l’effondrement d’une cellule familiale, d’une impuissance totale pour une mère à faire jaillir de son fils un semblant d’humanité. D’une froideur féroce, la narration implacable commence par le portrait de cette femme dévastée et très intelligemment nous guide vers l’innommable. L’univers glaçant d’Haneke n’est pas loin, entretenant le trouble autour de l’issue fatale, avec en plus une esthétique très travaillée, proposant des plans inventifs et accentuant le malaise en train de se produire. Pour autant, Lynne Ramsay ne se borne pas à vouloir traiter du cas d’un enfant « maléfique », mais pose de vraies questions sur la culpabilité de sa génitrice. Comment engendre t on d’un monstre? Est ce la société environnante qui a tout déréglé? Ou y a t il eu un incident majeur dans l’éducation?

D’abord dérangeant, le drame psychologique prend aux tripes pour ne plus nous lâcher, nous faisant les témoins horrifiés d’une cruelle descente aux enfers. Les couleurs (et pas seulement le rouge pour éclabousser l’écran de tout le sang poisseux qui ne va pas manquer de couler) frappent l’oeil, comme pour nous éblouir dans une nuit insondable. Avec une incroyable maitrise, la fantastique Tilda Swinton incarne une femme désemparée, éprouvée puis totalement anéantie. Le jeune Ezra Miller fait froid dans le dos avec son regard perçant et vide à la fois. En décortiquant le Mal, la réalisatrice touche de très près un nihilisme à ne pas mettre entre tous les yeux. Absolument terrifiant en tout cas.

ANNEE DE PRODUCTION 2011.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Perturbant au possible, cruel et glaçant. Lynne Ramsay signe un grand film. Tilda Swinton miraculeuse.

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