Le 13 Octobre 1972, un avion militaire affrété par une équipe de rugby de Montevideo s’écrase au coeur de la Cordillière des Andes, à 3500 mètres d’altitude… L’équipage et une dizaine de passagers meurent sur le coup, mais près de trente autre survivent miraculeusement au choc. Leur épreuve ne fait que commencer car les secours n’arrivent pas. Pour résister au froid, à la faim et au désespoir, ils doivent unir leurs efforts…
Après un bon petit film d’horreur animal Arachnaphobie, le réalisateur américain Franck Marshall s’attèle pour son second long métrage à adapter le récit édifiant et incroyable du livre Les Survivants, sorti juste vingt ans après cet événement hors du commun. Cette équipe de rugbymen rescapés d’un crash aérien et prisonniers ensuite des montagnes de la Cordillière des Andes avait secoué le monde quand, au bout de 72 jours, ils avaient enfin été secourus, après avoir vécu l’enfer. Le film relate le calvaire de ces hommes apprenant bien malgré eux à survivre dans des conditions extrêmes, à lutter pour leur vie et devant se résoudre à l’impensable pour se nourrir: manger la chair de leurs amis morts dans l’accident. Marshall commence cette évocation d’ailleurs bien sûr par l’accident d’avion, superbement bien rendu (un des plus crédibles et des plus impressionnants vus au cinéma), l’après crash, et aborde ensuite plus tard le thème du cannibalisme. Pour ne pas tomber dans le scabreux facile, le traitement en est « pudique » et évite le sensationnel complaisant: un choix appréciable de la part du cinéaste, n’ayant pas voulu axer son récit uniquement sur ce fait sordide. Du coup, le film apparait comme une leçon de courage, une aventure humaine inimaginable racontée sans surenchère, ce qui donne à la mise en scène un aspect un peu « impersonnel ». Mais le sujet est suffisamment fort en soi et accroche l’attention du début à la fin.
Pour incarner ces hommes allant au bout de leurs limites, Marshall a préféré diriger des comédiens débutants, ou en tout cas très peu connus, renforçant la véracité de son propos. Hormis un tout jeune Ethan Hawke (précédemment remarqué dans Le Cercle des Poètes disparus) jouant Nando Parrado, ses partenaires Josh Hamilton et John Haymes se glissent dans la peau de Canessa et « Tintin », les deux acolytes avec qui il entreprendra de gravir les sommets des Andes pour revenir enfin à la civilisation. Deux bons acteurs que l’on reverra hélas principalement dans des séries télévisées. Entre film catastrophe et drame humain, Les Survivants questionne autant sur la valeur de la vie que sur notre capacité à endurer les pires épreuves.
ANNEE DE PRODUCTION 1993.
