Katie, jeune étudiante en criminologie, est fascinée par le cannibalisme et en particulier par l’histoire d’Oliver Hartwin, qui découpa et mangea un compatriote consentant qu’il avait rencontré sur Internet. Dans le cadre de sa thèse, elle approfondit ses recherches, se rend sur les lieux, tente de récupérer la vidéo des faits tournée par Hartwin lui même…
Le fait divers aussi atroce qu’impensable avait secoué l’Allemagne au début des années 2000: un certain Armin Meiwes avait passé une annonce sur un site spécialisé pour trouver un partenaire désireux d’être drogué, mutilé puis dévoré. Cette affaire hors normes devait tout logiquement titiller le cinéma et un jeune réalisateur allemand, Martin Weisz, décida de relater cette histoire pour base de son premier long métrage. Plutôt que d’opter pour une approche de film d’horreur traditionnel, il inclut un personnage féminin obsédée par les faits et qui enquête sur la psychologie des deux hommes s’étant livré à ce cannibalisme d’un autre âge. Si le sujet est en soi extrêmement dérangeant et glauque, le traitement n’arrive jamais malheureusement à en restituer tout le potentiel. Faute à une mise en scène maniérée, l’utilisation de flash backs peu convaincants censés nous éclairer sur l’enfance tourmentée, par une accumulation d’images sépia d’une laideur redoutable et surtout par le choix d’un rythme lancinant. Au lieu de décrire l’irruption de l’horreur dans une réalité quotidienne, Weisz racole le spectateur par des moyens discutables, faisant du « moment » clef (la rencontre et le passage à l’acte) un simple événement planifié qui perd toute profondeur. Confession d’un cannibale joue vicieusement avec la curiosité morbide et se dégonfle comme une baudruche quand il s’agit de rentrer dans le vif du propos. Ce n’est même pas de la simple suggestion, c’est surtout une incapacité totale à imposer un point de vue.
La nana qui joue l’étudiante fascinée par les zones sombres de cette enquête ne semble rien ressentir de concret (c’est un comble vu ce qu’elle aborde) et avec ses deux expressions faciales, elle fait capoter toute crédibilité. Plus intéressante la composition de Thomas Kretschmann, révélé dans La Liste de Schindler en officier nazi mélomane, parvenant à apporter une certaine densité inquiétante à son personnage de cannibale méthodique. La déception est à la mesure des attentes pour ceux qui penseront trouver un film terrifiant sur un thème très rarement traité (hormis dans Le Silence des Agneaux) et même l’approche psychanalytique aboutit à un pétard mouillé. Vous en reprendrez bien un morceau? Ben non!
ANNEE DE PRODUCTION 2006