Manuela, infirmière, vit seule avec son fils Esteban, passionné de littérature. Pour l’anniversaire de Manuela, Esteban l’invite au théâtre, où ils vont voir Un tramway nommé Désir. A la sortie, Manuela raconte à son fils qu’elle a interprêté cette pièce face à son père dans le rôle de Kowalsky. C’est la première fois qu’Esteban, bouleversé, entend parler de son père. C’est alors qu’il est renversé par une voiture et meurt sur le coup. Folle de douleur, Manuela part à la recherche de l’homme qu’elle a aimé, le père de son fils.
Depuis son arrivée tonitruante dans le cinéma ibérique, Pedro Almodovar a su nous enchanter, nous faire rire, nous éblouir et nous émouvoir. Infiniment. Rarement il fit tout cela à la fois, hormis dans cet immense film, hommage à toutes les femmes, qu’elle soit mère, amante, putain, ou actrice. Sur un scénario plein de surprises et magistralement écrit, le réalisateur nous entraine dans les ténèbres de la souffrance, dans les couloirs du passé de son héroïne Manuela, en deuil de son fils unique, et qui opère un retour sur sa vie pour trouver un semblant de sens à son avenir. Dans un tourbillon d’images et d’émotions, le film déroule son récit tantôt comique, tantôt tragique en mixant ses thèmes favoris (le travestissement, la passion, les élans du coeur, la femme dans tous ses états) et en croquant une somptueuse galerie de personnages haut en couleurs. S’y côtoient une jeune nonne, une actrice mûre jouant Blanche Dubois, une mère aux abois et un transsexuel à l’humour ravageur. Parmi les influences évidentes du cinéaste espagnol, on retrouve aussi bien le théâtre de Tennessee Williams et ses névroses sublimées, la noirceur de l’univers de Fassbinder et le mélodrame déchirant de Douglas Sirk. Un mélange qu’Almodovar rend ici parfaitement harmonieux.
Grâce à une mise en scène inspirée et à des séquences inoubliables, Tout sur ma Mère peut se vanter d’être l’oeuvre la plus riche et la plus intense de toute la carrière de son auteur. La complexité des rapports entre toutes ces femmes n’empêche jamais de voir leur humanité surgir et même en plein désespoir, leur lucidité et leur sensibilité inondent leur destinée d’un flot d’amour constant. Inutile de préciser que l’on est en admiration totale devant le travail minutieux des actrices, toutes extraordinaires (Marisa Paredès, Pénélope Cruz, Candela Pena, et mention spéciale pour Cécilia Roth qui passe par à peu près tous les registres!). Le jury Cannois a été bien timide de lui décerner « seulement’ un prix de la Mise en Scène! Ce chef d’oeuvre absolu demeure encore maintenant indépassable à bien des égards.
ANNEE DE PRODUCTION 1999.
Je suis un énorme.fan d’Almodovar et ce « Todo sobre mi madre » est pour moi le meilleur à ce jour. J’aime tellement ce film drôle et émouvant ! Et ce « Tajabone » d’Ismael Lo, la meilleure chanson qu’il a utilisé pour un de ses métrage ! Le personnage d’Agrado est extraordinaire, Penelope Ceuz à ici son meilleur rôle Almodovarien. Cécilia Roth est une actrice formidable dans l’univers de l’auteur et c’est une excellente chose qu elle ait eu son vrai premier rôle ! Et ce « Tramway nommé désir » en toile de fond qui fait totalement écho au film, c’est si intelligent. De plus il a perdu sa mère au moment de ce film ce qui le rend deux fois plus émouvant…