1888. Londres vit au rythme des meurtres perpétrés par un mystérieux assassin, que la population appelle Jack l’Eventreur. La police locale ne trouve aucune piste sérieuse. Deux inspecteurs, le britannique O Neil et l’américain Lowry mènent l’enquête la plus difficile de leur carrière…
Le mythe de Jack l’Eventreur a donné naissance à une abondante littérature et à de nombreuses adaptations cinématographiques, de qualité inégale. Les producteurs et réalisateurs anglais, Robert S. Baker et Monty Berman, furent inspirés à donner leur version des faits au moment où la Hammer Films sortaient des succès fulgurants de Frankenstein et Dracula, ils ont flairé que le public était friand de ces histoires de meurtres fascinants. Surtout quand ils ne sont pas clairement élucidés. Ils mettent en scène les faits en les édulcorant et en ne collant pas tout à fait aux investigations menées en 1888. Ils soignent leur ambiance malsaine, installent des décors superbement reconstitués du quartier de WhiteChapel , avec ses ruelles sombres, ses lampadaires de l’ère victorienne, ses pubs mal famés. Les cadrages en oblique, le noir et blanc remarquable et le réalisme apporté à l’ensemble donnent à ce Jack l’éventreur une belle facture d’angoisse et de frissons. Car on oscille constamment entre le policier avec l’enquête menée et l’horreur des crimes.
A ce stade, les seules choses dont on soit sûr au sujet du mystérieux éventreur est qu’il s’attaque à des prostituées, seules et errant la nuit, et qu’il les trucide avec la précision d’un chirurgien ou d’un docteur. Du coup, le film se penche sur l’hypothèse d’un tueur appartenant au milieu médical et ne se gêne pas pour diriger l’intrigue sur cette piste. La société de l’époque est décrite sous un jour peu reluisant, avec ses policiers incapables, ses patrons de bars vulgaires, ses mendiants crasseux, et sa population à la fois révulsée par les crimes et avide de sensationnel. Les meurtres sont brutaux et sanglants, presque complaisants. Le script y perd un peu de sa force, d’autant qu’il est répétitif et moins brillant que la réalisation elle même. Les acteurs et actrices employés (tous à peu près inconnus) ne possèdent pas des qualités de jeu stupéfiantes. Dans sa globalité, le film mérite d’être découvert, car il est passé assez inaperçu à sa sortie.
ANNEE DE PRODUCTION 1959.
