LA REPETITION

Deux amies d’enfance, Louise et Nathalie, rêvent de briller sur les planches. Adolescentes, elles se disputent brutalement et rompent leur amitié pour ne plus jamais se revoir. Mais, dix ans plus tard, leurs chemins se croisent de nouveau. Louise est devenue prothésiste dentaire, Nathalie a réussi à devenir comédienne. A la fois subjuguée et mal à l’aise de la réussite de son amie, Louise décide de vivre son rêve de jeunesse par procuration et s’immisce de plus en plus dans les projets et l’existence de Nathalie qui ne comprend pas tout de suite les intentions cachées…

Quatrième film de la réalisatrice Catherine Corsini, juste après le succès inattendu de sa comédie sentimentale La Nouvelle Eve, La Répétition nous raconte l’histoire d’une amitié féminine trouble, dérapant dans une relation de plus en plus vampirique et malsaine. Presque envisagé comme un thriller, le récit coule au départ plutôt bien, avec de belles séquences de forte intensité, puis le ton devient « psycho tortueux » avec des zones d’ombres inexplicables, une intrigue de plus en plus opaque et des intentions peu claires. Corsini a t’elle voulu relater un amour à sens unique, un déluge de sentiments qui habitent une des héroïnes, tandis que l’autre poursuit sa route, imperturbable? Suggère t’elle que même en amitié, les rapports peuvent être aussi houleux que dans une passion amoureuse? La jalousie de l’une vis à vis de l’autre est elle la seule raison tangible de réactions insensées que le film ne va cesser de montrer jusqu’au malaise? En tout cas, le nombre de pistes possible pour analyser ce scénario finit par desservir l’ensemble qui tombe dans le drame sinistre le plus convenu.

La mise en scène, par un manque patent de vigueur, ne parvient pas à hisser le film vers les sommets d’ambiguité qui s’annonçaient pourtant dans son démarrage. Le beau duo de comédiennes n’est absolument pas en cause: Emmanuelle Béart, frémissante et sensible, campe une comédienne pleine de doutes et dépassée par cette amitié dont elle ne sait pas où elle peut la mener, Pascale Bussières, plus introvertie mais non moins convaincante, joue sa partition avec juste ce qu’il faut de retenue pour ne pas rendre son personnage limpide. Catherine Corsini ambitionne à la fois de traiter du désir, de la haine et du rejet de l’autre, de la frustration de ne pas s’accomplir en tant qu’être humain: beaucoup de sujets donc qui, bien que passionnants, ne trouvent pas le bon équilibre pour s’articuler tous ensemble. A partir de là, le film aboutit à une déception, tant le matériau de base était prometteur.

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un premier tiers accrocheur qui prend ensuite un virage vers un drame tortueux moins emballant que prévu. Béart et Bussières sauvent le film malgré tout.

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