INCENDIES

Lorsque le notaire Lebel fait à Jeanne et Simon Marwan la lecture du testament de leur mère Nawal, les jumeaux sont sidérés de se voir remettre deux enveloppes, l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Ils partent à la recherche de la vérité jusqu’au Liban, où leur mère a passé l’essentiel de sa vie…

Avec ce long métrage ayant fait le tour du monde, le québécois Denis Villeneuve a acquis une notoriété internationale qui lui a ensuite permis de tourner aux Etats Unis avec des budgets plus lourds (Prisoners, Blade Runner 2049, Dune). En adaptant le puissant texte théâtral de Wajdi Mouawad, le réalisateur traite à la fois d’une tragédie familiale très forte et des horreurs de la guerre au Liban, où se déroule la majorité de l’intrigue. Villeneuve fait des allers retours dans le temps, joue de manière intelligente avec les ellipses, soigne à l’extrême son cadre (ses images marquent par leur portée durable), et fait de cette recherche du « sang perdu » un beau moment de cinéma. Sachant se faire en même temps ample dans sa mise en scène et plus intimiste dans son approche des personnages (surtout celui du rôle central de cette mère au passé si lourd à porter et à raconter), gardant le cap de cette histoire terrible jusqu’à son terme au twist final si surprenant. Décrivant une Terre détruite, par le feu des armes et par la férocité des hommes, Incendies se veut autant une enquête passionnante sur les origines d’une femme et de ses enfants qu’un témoignage précieux d’un pays ravagé par une guerre effroyable. Sans doute peut on reprocher la faiblesse plus marquée des protagonistes secondaires comme celui du jeune frère, qui d’ailleurs, ne s’implique pas autant dans la découverte du passé de sa mère, Villeneuve étudie moins bien sa psychologie.

Du point de vue de l’interprétation, Incendies trouve aussi son aboutissement dans le choix de l’actrice marocaine Lubna Azabal, revue récemment dans Le Bleu du Caftan, incarnant avec intensité cette femme tour à tour mère dépossédée, terroriste et prisonnière abusée. Quant aux autres comédiens, les canadiens Mélissa Désormeaux Poulin et Maxim Gaudette, ils paraissent presque falots à côté d’elle, mais leurs rôles est délibérément plus effacés aussi. Cette « tragédie grecque » au Moyen Orient a fait l’effet d’une bombe (sans mauvais jeu de mots) et remporta de nombreux prix dans des festivals, et surtout touché un large public par la dureté de son histoire coup de poing.

ANNEE DE PRODUCTION 2010.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une enquête familiale prenante et bouleversante. Des images fortes dues à la belle mise en scène de Villeneuve. Lubna Azabal éclipse tout le casting par sa puissance d'incarnation.

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